Un
conte court de Ramón Gómez de la Serna (Espagne, 1888-1963).
Le
docteur Alejo mourut assassiné. Indubitablement, il mourut étranglé.
Personne
n’était entré dans la maison, indubitablement personne, et bien
que le docteur dormait, avec, par hygiène, la porte du balcon ouverte, son
appartement était si haut qu’on ne pouvait supposer que l’assassin
était entré par là.
La
police ne trouvait pas la piste de ce crime et était sur le point
d’abandonner l’affaire quand l’épouse et la servante du mort
arrivèrent, épouvantées, à la Préfecture.
D’un saut du haut de l’armoire elle était tombée sur la table, les avait regardées, les avait vues, et s’était enfuie ensuite dans la chambre; une main solitaire et vive comme une araignée. Elles l’avaient laissée là, enfermée à clé dans la chambre.
D’un saut du haut de l’armoire elle était tombée sur la table, les avait regardées, les avait vues, et s’était enfuie ensuite dans la chambre; une main solitaire et vive comme une araignée. Elles l’avaient laissée là, enfermée à clé dans la chambre.
La
police et le juge, terrorisés, se rendirent sur place. C’était
leur devoir. Ils eurent bien du mal à attraper la main, mais ils le
firent et chacun lui attrapa un doigt, car elle était vigoureuse
comme si en elle résidait toute la force d’un homme fort.
Que
faire d’elle? Quelle lumière apporterait-elle sur l’événement?
Comment la condamner? À qui appartenait cette main?
Après
une longue pause, le juge eut l’idée de lui donner un stylo pour
qu’elle déclare par écrit.
La
main écrivit alors:” Je suis la main de Ramiro Ruiz, vilement
assassiné par le docteur à l’hôpital et dépecé avec
acharnement dans la salle de dissection. J’ai rendu justice”.
(Trad: Colo)
(Trad: Colo)
Le titre de ce conte est...La
Main
Un cuento breve de Ramón Gómez de la Serna (España, 1888-1963)
El
doctor Alejo murió asesinado. Indudablemente murió estrangulado.
Nadie
había entrado en la casa, indudablemente nadie, y aunque el doctor
dormía, por higiene, con el balcón abierto, era tan alto su piso
que no era de suponer que por allí hubiese entrado el asesino.
La
policía no encontraba la pista de aquel crimen, y ya iba a abandonar
el asunto, cuando la esposa y la criada del muerto acudieron
despavoridas a la Jefatura. Saltando de lo alto de un armario había
caído sobre la mesa, las había mirado, las había visto, y después
había huido por la habitación, una mano solitaria y viva como una
araña. Allí la habían dejado encerrada con llave en el cuarto.
Llena
de terror, acudió la policía y el juez. Era su deber. Trabajo les
costó cazar la mano, pero la cazaron y todos le agarraron un dedo,
porque era vigorosa corno si en ella radicase junta toda la fuerza de
un hombre fuerte.
¿Qué hacer con ella? ¿Qué luz iba a arrojar sobre el suceso? ¿Cómo sentenciarla? ¿De quién era aquella mano?
¿Qué hacer con ella? ¿Qué luz iba a arrojar sobre el suceso? ¿Cómo sentenciarla? ¿De quién era aquella mano?
Después
de una larga pausa, al juez se le ocurrió darle la pluma para que
declarase por escrito. La mano entonces escribió: «Soy la mano de
Ramiro Ruiz, asesinado vilmente por el doctor en el hospital y
destrozado con ensañamiento en la sala de disección. He hecho
justicia».
El título de este cuento es...LA
MANO