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27 sept. 2017

Vers la beauté / Hacia la belleza





Une poétesse que j’avais peu lue, Emily Dickinson, un grand tort!
Una poetisa que había leído poco, un gran error!

Voilà le premier d’une courte série.
Aquí va el primero, de una serie corta.


Monet, Bord de mer à Saint Adresse


1540

Aussi imperceptiblement que le chagrin
L’été s’en est allé-
Trop imperceptible enfin
Pour ressembler à quelque perfidie-
Une quiétude s’est distillée
Comme un demi-jour commencé de longtemps,
Ou la nature qui aurait passé avec elle-même
Un après-midi séquestré-
L’obscurité s’est installée plus tôt-
Le matin, étranger, a brillé-
Courtoise, pourtant déchirante grâce,
Comme invitée, mais qui s’en serait allée-
Et ainsi, sans une aile,
Ni l’aide d’une quille
Notre été, léger, a pris la fuite
Vers la beauté.

1540

Imperceptible como una pena
El verano se alejó-
Demasiado imperceptible al fin
Para sentir su perfidia-
Una calma destilada
Cual crepúsculo detenido,
O la naturaleza que disfruta consigo
De la tarde secuestrada-
El anochecer acudió más temprano-
La mañana ajena se iluminó-
Una cortés gracia que intimida,
Como el huésped que desea partir-
Y así, sin tener alas
Ni ayuda de una nave
Nuestro verano emprendió su escapada
Ligero en pos de la belleza.

1540 (merci Adrienne)

As imperceptibly as Grief
The Summer lapsed away —
Too imperceptible at last
To seem like Perfidy —
A Quietness distilled
As Twilight long begun,
Or Nature spending with herself
Sequestered Afternoon —
The Dusk drew earlier in —
The Morning foreign shone —
A courteous, yet harrowing Grace,
As Guest, that would be gone —
And thus, without a Wing
Or service of a Keel
Our Summer made her light escape
Into the Beautiful.

26 commentaires:

  1. c'est intéressant de comparer à l'original:
    As imperceptibly as Grief
    The Summer lapsed away —
    Too imperceptible at last
    To seem like Perfidy —
    A Quietness distilled
    As Twilight long begun,
    Or Nature spending with herself
    Sequestered Afternoon —
    The Dusk drew earlier in —
    The Morning foreign shone —
    A courteous, yet harrowing Grace,
    As Guest, that would be gone —
    And thus, without a Wing
    Or service of a Keel
    Our Summer made her light escape
    Into the Beautiful.

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    1. Bonjour Adrienne, merci! J'ai un recueil bilingue Anglais-Espagnol, j'ai recopié la traduction espagnole qui m'a semblé assez bonne. Pour la française, quelques versions mise à ma sauce personnelle. Mais que de doutes...le plus évident est garder ou pas les majuscules!

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  2. Cette presque mélancolique lumière d'octobre (le texte, le tableau), c'est celle que nous avons ici ces derniers jours, propice aux lentes et quiètes périgrinations dans des paysages ambrés.
    É. Dickinson, une référence chez les auteurs anglo-saxons.

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    1. Les lumières sont douces et pleines de nuances en cette saison, ici aussi Christw.C'est beau.
      Une référence, je le sais, mais toujours tournée vers la littérature et la poésie en langue espagnole...c'est frustrant mais on ne peut tout lire, tout savoir.
      Bonne journée.

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  3. Ah là si tu me prends par les sentiments !!! Emily Dickinson est dans ma bibliothèque depuis .....toujours je crois et de temps à autre je l'ouvre et je picore et je m'évade
    je vais voir si j'ai une version de ce poème

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    1. Oh, si tu en trouvais une belle traduction, je suis preneuse!

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  4. J'ai aimé suivre le poème en anglais, mais apprécié ta traduction lorsque j'hésitais. C'est bien sensible en effet, Emily !

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    1. Je vais remonter le poème original en anglais dans le billet pour ceux qui,comme toi, le comprennent si bien.
      C'est tellement mieux dans la langue...

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  5. J'aime beaucoup cette poétesse et je m'aperçois que je n'ai pas de recueil d'elle. A réparer ...

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    1. Et bien moi j'ai reçu ce recueil il y a plus d'un an et je ne l'avais jamais ouvert! J'aime énormément ce que je lis.

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  6. Ah oui c'est merveilleux et très subtil, Emilie Dickinson

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  7. Ta traduction est très belle, j'aime beaucoup. Ceci dit, c'est une bonne idée de mettre la version originale. Certains ont la chance de bien connaître les deux langues et mieux de vivre dans les deux pays et peuvent ainsi apprécier les deux versions. On peut sentir vibrer les mots dans chaque version, mais ce ne sont pas les mêmes vibrations car chaque langue a son âme et cela n'est pas traduisible. Quant à Dickinson...
    Merci, Colo, j'aime beaucoup tes traductions...

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    1. "Chaque langue a son âme", que c'est vrai Bihn An.
      Merci beaucoup pour tes encouragements!
      Amicalement.

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  8. J'ai un livre sur ma table de nuit et régulièrement j'ouvre une page au hasard et... JE SAVOURE ! Bises Colo, que c'est bon la poésie ! brigitte

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    1. Bonjour Brigitte, je vois qu'il y a de nombreux connaisseurs de cette poétesse...et moi je la découvre avec bonheur!
      Besos, excellente journée!

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  9. Bonjour chère Colo, merci pour la découverte de cette poétesse. Ce poème est magnifique et j'adore la toile de Monet... que c'est beau. Un grand merci.
    C'est avec le soleil et de belles couleurs que je te souhaite une douce fin de journée.
    Mes bisous ♥

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    1. Un tout bon week-end coloré pour toi Denise, je t'embrasse

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  10. Je suis contente que vous l'aimez aussi.

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  11. Tiens c'est vrai, Emily Dickinson, pourtant.
    On n'en a jamais parlé.
    C'est si justement saisi et énoncé...

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    1. Un style, un rythme si propres à elle...subtile Emily, oui.

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  12. J'aime sa poésie !!!! Merci de me la faire picorer encore et encore...
    Bises et bon dimanche !

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  13. Une harmonie en phase avec la saison et sa douceur.
    Bon choix.

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