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8 févr. 2017

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Ida Vitale* (poète, traductrice, essayiste, professeur et critique littéraire Uruguayenne), 93 ans, est née à Montevideo. Fuyant la dictature, elle partit au Mexique (1974) puis plus tard aux États Unis où elle réside encore.
L’exil peut être une expérience dramatique et terrible ou une chose merveilleuse. En ce qui me concerne j’ai beaucoup souffert de éloignement de mes proches, j’en ai bavé, mais au bout d’un petit moment je me suis sentie vraiment enrichie. Le Mexique m’a donné non seulement le confort d’un monde agréable, mais aussi l’occasion de me sentir utile par des traductions, des cours...et quelque chose pour laquelle je n’arrêterai jamais de remercier ce pays, qui est son énorme ouverture à celui qui venait du dehors.”(Trad: Colo)

Ida Vitale (poeta, traductora, ensayista, profesora y crítica literaria uruguaya) tiene 93 años y nació en Montevideo. Huyendo de la dictadura, se fue a México (1974) y más tarde a los Estados Unidos donde reside actualmente.

El exilio puede ser una experiencia dramática y terrible o una cosa maravillosa. En mi caso me dolió mucho alejarme de mi gente, lo pasé muy mal, pero al poco tiempo me sentí mucho más enriquecida. México me dio no solo la comodidad de un mundo agradable, sino la oportunidad de sentirme útil con traducciones, con clases… y eso es algo que jamás dejaré de agradecerle a ese país, su enorme apertura hacia el que venía de fuera”.


Additions
                                                          Cheval et cavalier sont déjà deux animaux
 
Un plus un, dit-on. Et on pense:
une pomme plus une pomme,
un verre plus un verre,
des choses toujours identiques.


Quel changement que
un plus un soit un puritain
plus un gamelan,
un jasmin plus un arabe,
une nonne et une falaise,
un chant et un masque,
encore une garnison et une damoiselle,
l’espérance de quelqu’un
plus le rêve de l’autre.
(Ne possédant pas ce livre, la traduction est de moi. Je suis sûre que Silvia Baron Supervielle a fait mieux!)
*Note: Ida Vitale a reçu en 2015 le prix Reina Sofía,  la plus haute distinction de la poésie ibéro-américaine qui consacre la poète uruguayenne comme une des voix les plus importantes de la poésie de langue espagnole.
 
Mural de Diego Rivera "La marcha de la humanidad"

Sumas
                                          caballo y caballero son ya dos animales

Uno más uno, decimos. Y pensamos:
una manzana más una manzana,
un vaso más un vaso,
siempre cosas iguales.

Qué cambio cuando
uno mas uno sea un puritano
más un gamelán,
un jazmín más un árabe,
una monja y un acantilado,
un canto y una máscara,
otra vez una guarnición y una doncella,
la esperanza de alguien
más el sueño de otro.

  De
"Reducción del infinito" 2002


22 commentaires:

  1. ouvert à celui qui vient du dehors, voilà un beau compliment pour un pays (et ses habitants :-))

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  2. Des traductions, des cours... Voilà qui me fait penser à quelqu'un qui, inlassablement, nous fait découvrir son île et sa culture, les artistes, les poètes et poétesses de langue espagnole, le passage d'une langue à l'autre... Merci, Colo.

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    1. J'ai bien pensé à toi car dans la même interview elle dit: " En mi familia los libros eran importantes y nosotras siempre estuvimos rodeadas de ellos. Adoro a Virginia Woolf, pero yo tenía un cuarto propio y enorme libertad de lectura. Mi tarea los sábados era limpiar una biblioteca”.
      Je crois que tu comprendras...non?

      Merci chère amie, je t'embrasse

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    2. Merci à toi, Colo, un baiser en retour.

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  3. Les deux derniers vers sont particulièrement beaux. Une personnalité intéressante et je vois que l'an dernier en effet il est sorti un recueil de ses poèmes chez Seuil, traduit par Sylvia Baron Supervielle.

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    1. Bonjour Aifelle, Silvia Baron Supervielle (tu te souviens que deux billets lui avaient été consacrés ici?) a fait énormément pour la poésie en langue espagnole, traduisant ses propres poèmes et ceux d'autres, femmes souvent.
      J'essayerai de trouver, traduire, mais tout est compliqué en poésie, d'autres poèmes d'Ida Vitale.
      Bonne journée, à bientôt.

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  4. Vous devez vous sentir proche d'Ida, je crois ?
    Merci pour le texte.

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    1. Un peu, oui, mais avec cette énorme différence que je n'ai jamais dû fuir une dictature!
      L'humanité en marche, ne l'a-t-elle pas toujours été?
      Bonne fin de semaine, je lis en ce moment, avec intérêt et plaisir, la Lettre à Helga...je reviendrai sur votre billet dès que terminé.

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    2. L'humanité en marche : nous avons suivi en janvier une conférence de F Gemenne sur les migrations climatiques, et de là, tous les autres mouvement migratoires qui font si peur à certains. Les discours sensés auront-ils raison du repli sur soi ?

      Birgisson : Ah quand même ? tant mieux, c'est toujours délicat de proposer un livre, sachant qu'il n'a pas toujours rencontré l'assentiment, parfois un peu cru aussi, on peut ne pas aimer.

      À bientôt Colette.

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  5. Elle offre une réflexion-pirouette intéressante. Et j'aime aussi ce qu'elle dit de l'exil. Enfin... dans tout choix difficile il y a ce qu'on gagne et ce qu'on abandonne. Perdre... je pense que la mémoire nous garde un peu de tout ce que nous abandonnons et ainsi nous pouvons ne pas vraiment le perdre...

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    1. Oui, jusqu'aux deux derniers vers on se demande bien où elle veut en venir!
      Tout s'additionne, ce/ceux qu'on a laissé(s), le présent..., c'est bien vrai. De là des personnalités multiples, si intéressantes.

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  6. J'aime cette façon d'écrire… c'est beau. Je viens d'apprendre ce qu'est un gamelan.

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    1. Je l'ai appris moi aussi, croyant d'abord que c'était un mot sud américain que je ne connaissais pas!
      Bonne journée Obni.

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  7. un plus un !
    elle ouvre tout un monde

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    1. Tu as le sens de la formule parfaite, oui, c'est ça!
      Bonne semaine Bihn An

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    2. Bonjour colo. Une fois de plu, je m'attelle au commentaire précédent, ne voyant pas où en commencer un !!! :-)
      Ne sois pas étonnée si j'ai retiré l'image (américaine) du jour, qui reviendra demain ... j'avais malencontreusement programmé deux images en même temps !!! :-) j'ai remis l'image de St Valentin, écrasée par l'autre :-) Merci. Bonne journée.

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    3. Ok, je ne m'étonnerai pas!;-))
      Excellente journée pour toi aussi, avec ou sans V, et merci!

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  8. (Concernant toujours les images américaines, je viens te dire ici, car je ne crois pas que tu aies lu mon com de réponse, ces images ne sont pas des montages, la maison surplombe la mer. Bonne journée).

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    1. Oh tu as réussi à insérer un com. cette fois! Merci, je t'ai répondu.

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  9. Une belle découverte! Rien que la lecture du titre m'a déjà fait sourire.
    Et Diego Rivera en prime!
    On est gâtés.
    Merci.
    Bisesssssssssssss

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    1. Avec plaisir Maïté. à bientôt!
      besos de bon dimanche

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