Pages

17 janv. 2017

L'éclat des regards / El brillo de las miradas



Comme annoncé,  José Carlos Llop . Cet écrivain et poète Majorquin contemporain dont des amies françaises et belges m’ont parlé! Je devrais sans doute passer plus de temps dans les librairies de Palma...
J’ai lu “Le rapport Stein” en Français car il n’est plus édité en espagnol. Puis on m’a offert “Solstice” (en français aussi) et, enchantée, j’ai acheté un livre de ses poèmes intitulé “La Dádiva”. (L’offrande). J’ignore s’ils sont traduits en français, mais je me suis lancée à en traduire un.
Loin d’être choisi au hasard, il introduit parfaitement les thèmes de ce bijou qu’est le roman Solstice dont nous parlerons prochainement.


Cómo anunciado, José Carlos Llop. Este escritor y poeta Mallorquín contemporáneo del cual amigas francesas y belgas me hablaron! Debería sin duda pasar más tiempo en las librerías de Palma…
Leí “El informe Stein” en francés pues está descatalogado en español. Luego me regalaron “Solsticio” (también en francés) y, encantada, compré uno de sus libros de poesía”La Dádiva”. Ignoro si los poemas están traducidos al francés, pero me lancé y traduje uno.
Lejos de ser elegido al azar, introduce perfectamente los temas de esa joya que es la novela Solsticio de la cual os hablaré muy pronto.

Lalique, femme libellule




Carte postale cubiste

L'odeur des algues est un baume
amené d'Alexandrie
par un navire romain
vu de moi seul. Une libellule
est un Lalique et un crabe qui avance,
l'ombre que trace la douleur
dans la vie des hommes.
C'est dans ces eaux que se mirèrent les dieux
comme dans les thermes de l'Olympe.

Les chèvres surveillent
le passage des bateaux, l'argent de l'horizon
là où finit le monde.
Les pins sont des émeraudes
dans la mine bleue de l'air.
Le temps est un
et il n'y a pas de paradis perdus,
seuls des regards
qui ont perdu leur éclat.

(traduction Colo)



Postal cubista

El olor de las algas es un bálsamo
traído de Alejandría
por una nave romana
que sólo yo veo. Una libélula
es un Lalique y un cangrejo que avanza,
la sombra que el dolor traza
en la vida de los hombres.
En estas aguas se miraron los dioses
como en las termas del Olimpo.

Las cabras vigilan
el paso de los buques, la plata del horizonte
donde el mundo se acaba.
Los pinos son esmeraldas
en la mina azul del aire.
El tiempo es uno
y no hay paraísos perdidos,
sólo miradas
que han perdido el brillo.

La Dádiva, p.40. Colección Calle Del Aire Sevilla Renacimiento.

31 commentaires:

  1. voilà encore une belle découverte que cette carte postale cubiste. Merci. Des bises

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Contente que cela te plaise, besos para ti también.

      Supprimer
  2. elle nous parle fort, cette carte postale...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je craignais qu'elle soit un peu trop méditerranéenne pour les gens du nord...Bonne soirée Adrienne.

      Supprimer
  3. Magnifique Lalique pour illustrer ce poème dont j'aime beaucoup la chute :
    "El tiempo es uno
    y no hay paraísos perdidos,
    sólo miradas
    que han perdido el brillo."

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Elle est très réussie, en effet.
      Comme le regard d'enfant que nous perdons peu à peu...

      Supprimer
  4. Comme Tania j'aime beaucoup la chute du poème, peut-être qu'en effet le paradis est en nous ?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Sûrement, et souvent à travers les souvenirs je crois.
      Bonne semaine Marcelle, merci d'être passée par ici!

      Supprimer
  5. Très beau poème et je pense l'avoir vue la femme libellule de Lalique, en expo à Paris.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bonjour Aifelle, les bijoux de Lalique sont mieux au musée qu'à notre cou! Certaines libellules sont en verre, superbes aussi.
      Bonne journée, la neige tombée hier (c'était superbe et si rare) fond déjà ici.

      Supprimer
  6. Je ne connais pas l'espagnol, mais j'ai mis l'original et la traduction en colonnes et j'ai l'impression que la traduction est très fidèle ligne par ligne. Titre étonnant, plutôt un délicieux collage en deux temps, mais laissez le passé au paradis car le présent a aussi son éclat...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bonjour Binh An, oui, ce poème, d'une apparente grande simplicité, se prêtait à cette traduction presque mot à mot; "la musique" m'a semblé assez bonne en français ainsi. Parfois il faut tout chambouler...;-)
      Son titre m'a aussi un peu étonnée, mais bon, les poètes ont la tête imagée...

      Supprimer
  7. je suis très sensible à cette poésie et j'aime beaucoup aussi ta libellule !
    un écrivain qui est depuis quelque temps sur mes étagères mais que je n'ai pas encore lu

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je ne sais quel(s) roman(s) tu as de lui, j'ai beaucoup aimé "Le rapport Stein" dont a parlé Tania, et plus encore je crois Solstice. Voyons les autres que j'ai en réserve.

      Supprimer
  8. le bijou est magnifique - et le poème est fort beau - je n'ai jamais rien lu de cet auteur, il est vrai que je connais très mal, voire pas du tout, la littérature hispanique

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Au fil des ans, plus de dix ans que je tiens un blog, je me suis rendu compte que si les marchandises passent fort bien d'un pays à l'autre, il n'en est absolument pas de même avec la culture...hélas. Alors, je traduis les poèmes en français, très souvent, mais pour les romans, je ne parle de mes lectures que si les livres sont traduits en français ou en espagnol...très peu donc...hélas à nouveau.

      Tu vois,la magie des blogs...hop, tu passes par ici, par là et découvres, c'est magnifique, non?

      Supprimer
  9. L'objet qui illustre ce beau poème est fascinant.
    Les libellules sont des insectes extraordinaires, j'aime les chasser en photo. Certains les saisissent en vol au moyen de détecteurs de mouvements sophistiqués. Passionnant.
    Mais je m'éloigne de de Llop,
    "Les pins sont des émeraudes
    dans la mine bleue de l'air":
    je viendrai lire la suite.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Les libellules me fascinent également, lorsqu'elles viennent s'abreuver, un instant à peine perceptible, dans la réserve d'eau devant la maison...
      Llop, vous aimerez je crois ses romans, oui.
      Bonne journée Chris.

      Supprimer
  10. J'aime ces libellules qui ne peuvent rester en place une minute sauf quand le soleil leur fait de l'oeil !!!
    Très beau poème ! Il demande à voir ou écouter les autres du recueil
    Belle soirée !
    Oh, j'oubliais, ta bannière est magnifique !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci beaucoup Enitram, les barques de la bannière sont dans le port de Palma...étaient plutôt.
      Bonne soirée à toi aussi, je pars chez toi!

      Supprimer
    2. Tu pars chez moi ! Dans le Gers ?

      Supprimer
    3. Oh, je ne connais pas le Gers, ce serait une occasion!

      Supprimer
    4. Je voulais parler de ton blog bien sûr!!!!

      Supprimer
  11. Solstice m'attend, et j'ai grâce à toi de quoi patienter.
    La deuxième strophe est d'une beauté à couper le souffle.
    Très inspirante aussi.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est à mon avis un des plus beaux poèmes de ce recueil. Un poésie narrative.
      Tu n'auras pas à attendre longtemps...
      Bonne journée K.

      Supprimer
  12. J'aime beaucoup la conclusion, qui est dans la ligne de ce que je ressens habituellement : il n'y a pas de paradis perdus, seuls des regards qui ont perdu leur éclat... Vraiment beau, onirique aussi...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui, elle est parfaite!
      Je pensais justement que tes écrits montrent que toi tu as gardé tout l'éclat dans ton regard sur tes souvenirs.

      Supprimer
  13. Un point de vue très intéressant que ce regard de l'enfant porté sur le monde, et très astucieux. Merci, Colo !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. En effet Danièle, un roman fort réussi je trouve.
      Bonne semaine!

      Supprimer