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16 nov. 2016

Comme si.../ Como si...

DE PLUS EN PLUS ABSENT
Miguel Hernández (1910-1942)

De plus en plus absent
e,
comme si un train lointain
t’
entraînait plus loin.

Comme si un noir bateau
noir.

De plus en plus présent
e,
comme si un train aimé
parcourait ma poitrine.

Comme si un tendre bateau
tendre.

 (Trad: Colo)


Camille Corot . Absence
CADA VEZ MAS AUSENTE
Miguel Hernández

Cada vez más ausente,
como si un tren lejano
te arrastrara más lejos.

Como si un negro barco
negro.

Cada vez más presente,
como si un tren querido
recorriera mi pecho.

Como si un tierno barco
tierno. 



Une hésitation dans la traduction: les adjectifs “ausente”, “presente”, terminés en “e” ont la même forme au masculin et féminin.
Je vous raconterai la courte vie de ce grand poète dans le prochain billet, mais j'ai supposé qu'écrit de la prison où le régime franquiste l'avait enfermé, ce poème était dirigé à sa femme.



27 commentaires:

  1. Etrange berceuse, ce poème, de la noirceur à la tendresse.
    La figure de Corot ne l'est pas moins.
    J'attends la suite avec curiosité.
    Bonne après-midi, Colo.

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    1. Tu lui trouves un rythme de berceuse? Je n'y avais pas du tout pensé...
      De ce poète tu connais peut-être la "nana de la cebolla".
      Bonne soirée amie.

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  2. oui, s'il y a un 'je' et un 'tu', et que le 'je' est un homme, on suppose - surtout dans ce contexte - que le 'tu' est sa bien-aimée
    (avec ce que tu expliques je comprends mieux aussi l'image du train et du bateau, et le choix des adjectifs 'tierno' et 'negro')

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    1. Oui, le contexte aide ici.
      Bonne soirée Adrienne, un beso.

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  3. Formidable économie de moyens.
    C'est superbement profond. Merci.

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  4. Le poème prend tout de suite plus de sens en décrivant le contexte. Je ne connaissais pas le Corot, sombre lui aussi, mais terriblement beau.

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    1. Bonjour Aifelle, oui, dans ce cas-ci le contexte aide à la compréhension.
      Entre le noir et la clarté...
      Bonne journée!

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  5. L'oscillation entre train et bateau, entre douleur et tendresse.
    Je viendrai découvrir M. Hernandez.

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  6. c'est effarant le nombre de poèmes écrits en prison !

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  7. Merci Colo pour ce beau poème et j'ai toujours aimé plusieurs toiles de Corot. Il y en a de magnifiques.
    Douce soirée et mes bisous.

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    1. En effet chère Denise, dans les tableaux de Corot il y a une ambiance, une lumière magnifiques.
      Bon weekend, un beso.

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  8. Une respiration... difficile dans ce contexte ! Magnifique tableau, c'est pour moi une découverte, merci Colo. Bises et doux week end. brigitte

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    1. Bonjour Brigitte, la littérature et la poésie de ces 40 années de franquisme sont noires, parfois une lueur d'encouragement, mais...
      Bonne journée, un beso.

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  9. " j'ai supposé qu'écrit de la prison où le régime franquiste l'avait enfermé, ce poème était dirigé à sa femme." Ton explication donne toute sa force à ce court texte et toute sa beauté !

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  10. Cette poésie est très sobre et épurée tout comme le tableau magnifique de Corot !
    Beau samdimanche !

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  11. En tout cas... c'est d'une tendresse, d'un espoir, d'un chagrin prenants!

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    1. Un très jeune poète, si attachant, si plein de fougue et de drames aussi.

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  12. C'est beau et touchant ce poème. J'aime aussi beaucoup la petite fantaisie sur la sauge et le thé. J'espère que tu vas bien. Un abrazo. A

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    1. Comme je l'écrivais ce matin, la beauté pour combattre le mal, et dieu sait combien Miguel Hernández en a vécu, et la fantaisie pour alléger ce noir poids qui survole nos têtes cher Kwarkito.
      Je t'embrasse.

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  13. Bonjour Colo, ces couleurs d'automne sont sublimes. Cette photo est très réussie. Sinon, quand j'ai lu le titre de ton billet, je croyais que tu allais faire allusion à l'agence de détective privé Fiat lux de Nestor Burma. J'ai mes références... Bonne journée.

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    1. Bonjour Dasola, je crois qu'une erreur s'est glissée dans le système, ton com est pour le billet suivant, mais il m'a bien fait rire! Ce cher Nestor!
      Bonne semaine.

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  14. Quelle douleur que l'absence dans ces conditions et le souvenir qui s'efface bien que présent à sa façon.
    J'ai mal dans ma poitrine pour lui.

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