Une des voix les plus personnelles de la lyrique hispanoaméricaine du début de XXº siècle; la poétesse sans doute la plus connue dans cette partie du monde.
Una de las voces más personales de la lírica hispanoamericana de principios del siglo XX; la poetisa tal vez más conocida en esta parte del mundo.
J'ai choisi deux poèmes, sensuels, entre rires et larmes.
Elegí dos poemas, sensuales, entre lágrimas y risas.
L'heure
Prends-moi
maintenant qu'il est encore tôt
Et
que je porte des dahlias frais à la main.
Prends-moi
maintenant qu'est encore sombre
Cette
taciturne chevelure qui est mienne.
Maintenant,
que j'ai la chair odorante.
Et
les yeux clairs et la peau rose.
Maintenant
que mon pied léger chausse
La
sandale vive du printemps.
Maintenant,
que sur mes lèvres carillonne le rire
Comme
une cloche à toute volée secouée.
Après....ah,
je sais
Que
rien de cela après je n'aurai!
(Trad: Colo)
Julio Alpuy Uruguay |
La
hora.
Tómame ahora que aún es temprano
Y que llevo dalias nuevas en la mano.
Tómame ahora que aún es sombría
Esta taciturna cabellera mía.
Ahora, que tengo la carne olorosa.
Y los ojos limpios y la piel de rosa.
Ahora que calza mi planta ligera
Tómame ahora que aún es temprano
Y que llevo dalias nuevas en la mano.
Tómame ahora que aún es sombría
Esta taciturna cabellera mía.
Ahora, que tengo la carne olorosa.
Y los ojos limpios y la piel de rosa.
Ahora que calza mi planta ligera
La
sandalia viva de la primavera.
Ahora, que en mis labios repica la risa
Como una campana sacudida a prisa.
Después...¡ah, yo sé
Que ya nada de eso más tarde tendré!
Ahora, que en mis labios repica la risa
Como una campana sacudida a prisa.
Después...¡ah, yo sé
Que ya nada de eso más tarde tendré!
Dépit
Ah,
que je suis fatiguée! J'ai tant ri,
tant,
que des larmes ont jailli de mes yeux;
tant,
que ce rictus qui fige ma bouche
est
une étrange trace de mon fou rire.
Tant,
que mon intense pâleur
(comme
dans les portraits de haute lignée)
est
dûe à la fatigue du fou rire
qui
en moi infiltre sa somnolence.
Ah,
que je suis fatiguée! Laisse-moi dormir;
car,
tout comme l'angoisse, la joie blesse.
Quand
m'as-tu vue plus gaie que maintenant?
Mensonge!
Je n'ai ni doutes, ni envies,
Ni
inquiétudes, ni angoisses, ni peines, ni souhaits,
Si
brille dans mes yeux l'humidité des pleurs,
c'est
l'effort de tant rire ...
Julio Alpuy (Uruguay) Adan y Eva |
DESPECHO
¡Ah, qué estoy cansada! Me he reído tanto,
tanto, que a mis ojos ha asomado el llanto;
tanto, que este rictus que contrae mi boca
es un rastro extraño de mi risa loca.
Tanto, que esta intensa palidez que tengo
(como en los retratos de viejo abolengo)
es por la fatiga de la loca risa
que en todo mi cuerpo su sopor desliza.
¡Ah, qué estoy cansada! Déjame que duerma;
pues, como la angustia, la alegría enferma.
¡Qué rara ocurrencia decir que estoy triste!
¿Cuándo más alegre que ahora me viste?
¡Mentira! No tengo ni dudas, ni celos,
Ni inquietud, ni angustias, ni penas, ni anhelos,
Si brilla en mis ojos la humedad del llanto,
es por el esfuerzo de reírme tanto...
¡Ah, qué estoy cansada! Me he reído tanto,
tanto, que a mis ojos ha asomado el llanto;
tanto, que este rictus que contrae mi boca
es un rastro extraño de mi risa loca.
Tanto, que esta intensa palidez que tengo
(como en los retratos de viejo abolengo)
es por la fatiga de la loca risa
que en todo mi cuerpo su sopor desliza.
¡Ah, qué estoy cansada! Déjame que duerma;
pues, como la angustia, la alegría enferma.
¡Qué rara ocurrencia decir que estoy triste!
¿Cuándo más alegre que ahora me viste?
¡Mentira! No tengo ni dudas, ni celos,
Ni inquietud, ni angustias, ni penas, ni anhelos,
Si brilla en mis ojos la humedad del llanto,
es por el esfuerzo de reírme tanto...
" Cueillez dès aujourd'hui ... " !
RépondreSupprimerHymne au plaisir très poétique. Course contre la montre, urgence. Demain la beauté fanée des vieilles femmes, la solitude.
J'aime beaucoup le premier tableau, encore ce temps qui m'interpelle !
Bonne journée Colo, je t'embrasse fort.
Le temps....un temps où on mourait jeune, on était vieux, jeune, et il fallait faire vite, c'est bien cela Sable.
SupprimerJ'ai pensé à toi, bien sûr, en mettant ce tableau!
Excellente journée à toi aussi, muchos besos
Très beau poème de l'heure aux dahlias frais, et quelle intensité dans "Dépit" !
RépondreSupprimerJuana de Ibarbourou, un nom à retenir.
Spécialement pour toi ces dahlias chère Tania!
SupprimerJuana de Ibarbouroru, appelée généralement Juana de América, est parfois comparée à Anne de Noailles.
Bonne journée, un beso
j'aime particulièrement ces dahlias là !
RépondreSupprimerOn nage en pleine poésie, chez toi, chez Aifelle, c'est délicieux!
SupprimerDeux poèmes superbes qui permettent de faire connaissance .. je ne la connaissais pas, mes lacunes sont abyssales ! Elle me paraît plus directe qu'Anna de Noailles, mais la comparaison fait peut-être référence à leur histoire.
RépondreSupprimerJe pense comme toi Aifelle, sur la forme Anna et Juana sont fort différentes, mais regarde par exemple ce début de poème de A. de Noailles; sur le fond, le thème, les rapprochements sont possibles.
SupprimerL'ardeur
Rire ou pleurer, mais que le coeur
Soit plein de parfums comme un vase,
Et contienne jusqu'à l'extase
La force vive ou la langueur.
Avoir la douleur ou la joie,
Pourvu que le coeur soit profond
Comme un arbre où des ailes font
Trembler le feuillage qui ploie ;
(...)
J'imagine bien Rossy de Palma susurrant le premier, goulûment. Quant au second, les fou-rires de l'enfance qui étaient connus chez moi, et souvent en classe.
RépondreSupprimerIl y a peu, j'ai reconnu cette joie.
Ah, l’image de Rossy goulue me plaît bien! Sais-tu qu'elle est née à Majorque?
SupprimerDélicieux fou-rires, j'en pique encore parfois aussi, souvent avec mes élèves; ils disent parfois, san s'en rendre compte, de vraies perles!
Je suis bien contente que tu fasses de même, ça fait tant de bien!
J'aime bien le rire qui carillonne sur ses lèvres !!!
RépondreSupprimerUne belle découverte ! Ses livres sont-ils traduits en français ?
Je n'ai rien trouvé en français d'elle sur la toile, mais je n'ai pas fait de recherches exhaustives Enitram.
SupprimerUne journée-rires alors?
Maintenant que mon pied léger chausse
RépondreSupprimerLa sandale vive du printemps.
Lire cela, c'est aujourd'hui mon bonheur du jour.... Accepteriez-vous que je le publie sur mon blog ?
Ce sera un plaisir et et honneur cher Bonheur!
SupprimerAmicalement.
Entre rires et larmes entre tôt et trop tard, nos vies tout en contrastes et émotions...
RépondreSupprimerMerci Colo de nous offrir ces mots !!!
Essayer de vivre en équilibre, harmonie entre tous ces extrêmes Fifi..
SupprimerMerci d'être passée, bonne journée.
Ah, la sandale vive du printemps : tu ne pouvais rien publier de plus approprié. Ce poème est une pure merveille comme toi seule sait les dénicher. Merci et si heureuse de repasser plus souvent par ici.
RépondreSupprimerAujourd'hui il pleut à sauts, "cats and dogs"! Excellent!
SupprimerAvant de "partir" en Uruguay, je n'avais jamais entendu parler de cette poétesse, archi connue pourtant...bien contente de te revoir par ici Delphine, un beso!
Bonsoir Colo, voici deux magnifiques poèmes et le second me fait remonter des souvenirs d'écolière en primaire de la deuxième à la septième année. Durant toute ces années, j'avais une amie et chaque année, nous étions assises côte à côte avec des pupitres dont on pouvait soulever le couvercle :-). Nous avions tant de fous rires que nous levions le dessus du pupitre pour rire aux larmes dedans et tant mal au ventre de rire.
RépondreSupprimerMerci chère Colo pour ces deux merveilleux poèmes et pour les deux très belles toiles.
Belle soirée avec mes bises!
Bonjour Denise, je me replonge en riant derrière ces couvercles en bois, merci de me le rappeler!
SupprimerMal au ventre et yeux mouillés d'hilarité!
Excellente journée à toi, un beso!
Magnifique poème que Dépit.
RépondreSupprimerBien d'accord avec toi....bonne journée Bacchante.
SupprimerAprès une telle ode à la sensualité, comment ne pas la "prendre" maintenant...
RépondreSupprimerL'injonction est forte, en effet!
Supprimermerci de ta visite, bonne journée.
De la passion pour l amour tout court et pour la vie en son ensemble.
RépondreSupprimerQue serions nous sans le rire bienfaisant qui vient par vagues et va jusqu aux larmes. De belles images, notamment celle de la sandale légère... hum hum! Pour ma part je l aime de vent et d embruns. Des dahlias, des frissons et une impulsion de vers qui ne pouvaient que me plaire. Idem pour le tableau bien choisi.
Toujours de belles découvertes et de beaux voyages poétiques en terre hispanisante.
Merci COLO.
Bonjour Maïté, hum, oui, les sandales ce sera plus tard pour toi! mais le rire et la poésie, les fleurs, toujours.
SupprimerJe suis contente de savoir que ces voyages te plaisent, nous avons encore beaucoup de pays à visiter...Le Venezuela est en pleins conflits, le Mexique, oh pauvres gens...enfin, nous irons nous y balades.
Je t'embrasse fort, courage et patience ma belle.
Merci Colo pour ces belles découvertes. L'heure est superbe, il est un hymne à la vie qui jaillit en une douce sensualité printanière, il se réfère au temps qui passe, l'heure est l'instant qu'il faut saisir avant que le temps n'adoucisse l'immaculée fraîcheur !
RépondreSupprimerDépit parle aussi,de ce trop plein de bonheur qui nécessite de se ressourcer d'avoir tant ri !
Le tout superbement illustré, autant de découvertes de la culture hispanique que j'apprécie de trouver ici.
Merci pour cette patiente et judicieuse recherche !
C'est un vrai plaisir Serge, je découvre un peu avant vous, c'est tout! :-)
SupprimerLe ciel n'est pas riant ici depuis quelques jours, gris, gris, mais rira bien qui rira le dernier!
Excellent week-end...en photos pour toi?
Pour une fois, j'ai ma revanche, le ciel est résolument bleu et la température très douce !
SupprimerBon Week-end Colo !
Beaucoup de choses à faire, à vivre pendant qu'il est temps ! Courir, faire du vélo, du cheval. Randonner en montagne à plus de 3000 m ou descendre une rivière en kayak ... La sensualité n'échappe pas aux lois du temps. Mais je crois que l'on peut se réjouir assez longtemps de l'étape où on se trouve. Sans attendre "plus tard" comme autrefois, mais sans regrets trop appuyés pour ce qui n'est plus. Puisque autre chose pointe ...
RépondreSupprimerOh, tu parles qu'il y a des choses à faire Lily, pour moi elles seront plus tranquilles que l'escalade, mais les idées ne manquent pas....et sans regrets, non!
SupprimerTu as raison, on ne peut plus trop postposer, là se trouve la grande différence...
Bon week-end, un beso
Merci pour la découverte !
RépondreSupprimerLe poème l'heure est une petite merveille, ma chevelure n'est plus sombre mais je chausse encore avec plaisir la sandale vive du printemps !!!
Oh moi de même chère Marcelle!
SupprimerMerci de ton passge primesautier ici!
Es delicioso !
RépondreSupprimerC'est oun deliz de la lire ... sourire
Je devrais profiter de ma pâle heure pour être prise sur le vif ! je veux dire en pleine plantation de roses ! de bon matin, auvent du printemps !
Bisous fraîcheur du jour !