Pages

15 janv. 2014

Cronos



Nous poursuivons, le temps d'un poème, avec Nicanor Parra.
Seguimos, durante el tiempo de un poema, con Nicanor Parra.

                                    CRONOS

À Santiago de Chile
Les
       jours
                sont
                         interminablement
                                                          longs:
Plusieurs éternités en un jour.

Nous nous déplaçons à dos de lune
Comme les vendeurs d'algues:
On baille. On re-baille.

Cependant les semaines sont courtes
Les mois passent à toute allure
Etlesannéessemblentvoler.

(Trad: Colo)




                                  CRONOS  


En Santiago de Chile
Los
        días
                son
                        interminablemente
                                                              largos:

Varias eternidades en un día. 
 
Nos desplazamos a lomo de luna
Como los vendedores de cochayuyo:
Se bosteza. Se vuelve a bostezar. 

 
Sin embargo las semanas son cortas
Los meses pasan a toda carrera
Ylosañosparecequevolaran.



Illumine le temps 1975 Roberto Matta


Le peintre  chilien d'aujourd'hui s'appelle Roberto Matta. J'ai trouvé ce qui suit sur ce blog:


Éloge à Roberto Matta


« Roberto Sebastián Matta Echaurren, plus connu sous le nom de Matta, a pris une place majeure au sein du surréalisme. Artiste de l’exil, il vécut entre le Chili, la France, l’Italie, l’Espagne et les Etats-Unis, et côtoya bon nombre des grands artistes du XXe siècle, de Federico Garcia Lorca à Salavador Dali en passant par Jackson Pollock ou le dadaïste Marcel Duchamp. Son oeuvre est exceptionnelle et prolifique jusqu’à la démesure. Peintre à la personnalité insaisissable et singulière, qui tient autant à son caractère qu’aux événements personnels et historiques auxquels il a été mêlé, il se veut totalement ouvert au monde. Selon ses dires, c'est son exil qui a déterminé toute sa vie. Son travail est un travail de séparation. [...] De l'exil, il est passé à l'"Ex-il", quelque part entre le connu et l'inconnu, entre la réalité et l'imaginaire. Là où commence la poésie. »
El pintor chileno de hoy se llama Roberto Matta. Una buena biografía aquí.

Humana mente 1979 Roberto Matta


39 commentaires:

  1. Oh que j'aime " nous nous déplaçons à dos de lune " ! moi qui compte le Temps en grains de sable ...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. L'idée de cette chevauchée est bien plaisante en effet Sable!

      Supprimer
  2. Un très beau poème sur la perception du temps .. j'aime le peintre, surtout le deuxième tableau.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Temps d'une seule lune, ou de douze, ce temps qui ne passe pas à 12 ans et si vite à soixante..Bonne journée Aifelle.

      Supprimer
  3. Jeu de Parra sur l'espace et la géométrie de la page, inventif. Oui, on baille et soudainletempssemetàpassersivite...
    que l'on
    est
    déjà
    vieux...


    Les tableaux de Matta me plaisent moins que celui de Parada du billet précédent. Il y a une démesure, une surabondance qui me gêne, bien que les tons soient magnifiques.

    Bonne journée Colette !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Joli! Des talents poétiques aussi, bravo!

      L'important, au bout du compte, est de pouvoir raconter ces temps...

      Le surréalisme et ses foisonnements, sa profusion, oui, mais j'aime beaucoup certains des tableaux de Matta.
      Journée grise, le ciel est bas ici.
      merci à vous!

      Supprimer
  4. Qu'est ce j'aime cette alliance de la peinture et de la poésie
    Plusieurs éternités en un jour ...superbe

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Elles font bon ménage, c'est vrai, se colorant mutuellement. Et au Chili on a vraiment le choix, c'est magnifique.

      Supprimer
  5. Tu t en doutes chère colo ce poème me plaît par sa concision sa mise en forme ses audaces et tout particulièrement par l image de la lune.
    Matta un nom d artiste qui me parle aussi.
    Un abrazo amiga cara.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ravie que ce billet te fasse plaisir chère Maïté.
      Te deseo muchos sueños a lomo de luna!

      Un beso fuerte

      Supprimer
  6. Interessant votre Blog - Ci ritotnerò ( Renzo, Italia)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci Renzo, je ne parle malheureusement pas l'italien...grâce à l'español je le comprends un peu, mais pas vraiment. Ton blog a l'air fort intéressant aussi...je vais peut-être y apprendre ta langue?

      Supprimer
  7. "Plusieurs éternités en un jour".... comme c'est beau.

    RépondreSupprimer
  8. Doublement merci, Colo.
    Lestroisdernièreslignessont admirables!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. En lisant tes mots hier, une émotion-souvenir: il y a tout juste 10 ans, les 25 ans de ma (également lointaine) fille et moi le double. Ça n'arrive qu'une seule fois dans la vie ce double de l'âge...en principe.

      Supprimer
  9. Excellent, ce poème avec ralenti et accélération, à Santiago et ailleurs...
    Il y avait des oeuvres de Matta au Musée d'art moderne devenu invisible à Bruxelles, mais j'ai trouvé ceci en ligne, qui t'amusera, j'espère. Un baiser, une embellie.
    http://www.fine-arts-museum.be/fr/la-collection/roberto-matta-echaurren-les-venusiennes?artist=matta-echaurren-roberto

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Délicieux dessin!
      Tu as vu qu'il y aussi, qui fait pendant aux Vénusiennes, Les Jupitiens? Je les mettrai dans le prochain billet, merci!

      Supprimer
  10. Très beau poème d'une grande concision qui introduit la notion d'élasticité perçue du temps entre des moments d'éternité et des tranches de vie fugaces.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est exactement ça Serge.
      Je repense parfois en riant à l'attente , qui semblait éternelle, de mes 16 ans, âge auquel on pouvait rouler en vélomoteur!
      Bon weekend!

      Supprimer
  11. Se déplacer à dos de lune, hum !
    Heureusement qu'il y a encore des escargots et des limaces pour nous faire rêver !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oh, Lily, c'est moins romantique que la lune un "baveux", non? :-))

      Supprimer
    2. Oui-non, car ils prennent le temps de vivre et leusr mois ne filent pas à toute allure

      Supprimer
  12. Plusieurs éternités en un jour !!! Plus vite que l'éclair !!! Le temps file...
    Je découvre Matta grâce à toi !!!
    Belle soirée !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Parfois il file, parfois moins...c'est fort heureux Enitram!
      Bon week-end.

      Supprimer
  13. j'aime beaucoup ce poème... et retrouver aussi les toiles de Matta que je ne trouve pas assez reconnu à sa juste valeur me réjouit... J'espère que tu vas bien. Bonne fin de semaine.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Matta est, à ma connaissance, peu reconnu ici aussi. Peut-être est-ce dû à son "nomadisme"? Il suffit de si peu; un marchand célèbre, un galeriste inspiré...ou, au contraire, l'ombre faite par un autre artiste plus renommé, des inimitiés....
      Merci de ta visite, amicalement.

      Supprimer
  14. J'ai beaucoup aimé ce poème, Colo, si vrai et drôle à la fois ! N'oub lions jamais que "lesannéessemblentvoler" ! Merci aussi pour ces tableaux de Matta aux si belles couleurs. L'exil, quel mot terrible !

    RépondreSupprimer
  15. Bonjour Annie, l'exil a été (et est encore mais plus pour des raisons économiques maintenant), fort malheureusement, le sort de la plupart des écrivains, artistes sud-américains, espagnols, cubains..... Le dictateurs n'aiment pas les artistes.
    Je suis contente que tu aimes les tableaux de Matta, ce "dernier surréaliste".
    Bonne journée.

    RépondreSupprimer
  16. Ce poème est surprenant... ce temps qui ne passe pas, qui allonge le pas... étrange notion. Mais c'est dit d'une façon presque guillerette :-)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Les "à coups" du temps sans doute...tu ne penses pas?

      Supprimer
  17. Je ferme aujourd'hui cette page après l'avoir laissée quelques jours ouverte, lu et relu le poème ; je la marque-page pour pluss tard.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Le temps t'est offert par le poème, prend-le Cristophe.
      Bonne journée!

      Supprimer
  18. Je ne suis pas vendeur d'algues, mais je suis très souvent la tête dans les étoiles et jamais je ne "baille et re-baille". Pour moi le temps défile trop vite, il faudrait plusieurs vies car j'ai l'impression de toujours redécouvrir ce que je croyais déjà connaître .
    J'aime beaucoup les tableaux de Matta, souvent sur fond noir ou sombre , surtout "apportant la lumière sans douleur" que je trouve génial. Très bonne journée Colo et merci de la découverte

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Redécouvrir ce qu'on croyait connaître, ou en percevoir d'autres aspects des années plus tard, d'autres étincelles. re...tant de chose que, oui il faudrait tant de vies. Mais généralement nos vies sont assez longues pour réaliser pas mal de nos projets me semble-t-il .
      Merci apprécier Matta, bonne fin de journée Gérard, le vent décorne les chèvres ici!

      Supprimer
  19. Intéressante démarche qui montre combien l'individualité acquiert une force nouvelle en groupe. J'aime la lumière qui naît au sein de l'ombre.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Des lumières inattendues, pas toujours directes, je les aime beaucoup aussi Danièle.

      Supprimer
  20. J'aime beaucoup la légèreté de ce poème, légèreté qui s'inscrit dans le temps qui passe et la notion d'éternité.
    J'ai connu Nicanor Parra à travers un chapitre que lui consacre Alejandro Jodorowsky dans la danse de la réalité, mais je n'avais jamais rien lu de lui.
    Les peintures sont superbes, les couleurs, le mouvement des formes emportent le spectateur.( on pourrait croire avec les techniques de manipulations numériques qu'il s'agit de photos " retravaillées- d'où une admiration accrue pour le travail du peintre).

    RépondreSupprimer
  21. Bonjour Savarati, ce sont des peintures dans lesquelles il faut s'immerger, se laissant porter, tu as raison, par le mouvement. Je l'aime beaucoup aussi.
    Bonne journée à toi!

    RépondreSupprimer