Dessin de Lorca |
Inconnu aux mille noms,
tellement vivant,
le vent.
Si la poésie de Federico García Lorca est visuelle et nous emporte toujours vers des images fortes, celle du vent me semble être la plus frappante: le poète réussit à nous faire voir l'invisible.
Voici ma traduction de:
Trois histoires du vent
I
Le
vent dévalait rouge
sur le coteau allumé
et il devint vert, vert
du côté de la rivière.
Après il virera au violet,
au jaune et...
Il sera sur les semailles
un arc-en-ciel tendu.
sur le coteau allumé
et il devint vert, vert
du côté de la rivière.
Après il virera au violet,
au jaune et...
Il sera sur les semailles
un arc-en-ciel tendu.
II
Vent
dormant.
En haut le soleil.
En bas
les algues frémissantes
des peupliers.
Et mon cœur
En bas
les algues frémissantes
des peupliers.
Et mon cœur
tremblant.
Vent dormant
à cinq heures du soir
Sans oiseaux.
Vent dormant
à cinq heures du soir
Sans oiseaux.
III
La brise
est ondulée
est ondulée
comme
les cheveux
de certaines filles.
Comme
les veines
de
vieilles planches.
La
brise
jaillit comme l'eau
et se répand,
comme un baume blanc,
dans les vallons,
et s'évanouit
en cognant le dur
de la montagne.
(Trad: Colo)
jaillit comme l'eau
et se répand,
comme un baume blanc,
dans les vallons,
et s'évanouit
en cognant le dur
de la montagne.
(Trad: Colo)
Rodrigo R. Pimentel. Viento |
Desconocido con mil nombres,
tan vivo,
el viento.
Si la poesía de Lorca es visual y nos lleva siempre hacia imágenes fuertes, la del viento me parece particularmente significativa: el poeta consigue hacernos ver lo invisible.
Tres
historias de viento
I
El viento venía rojo
por el collado encendido
y se ha puesto verde, verde
por el río.
Luego se pondrá violeta,
amarillo y...
Será sobre los sembrados
un arco iris tendido.
II
Viento estancado.
Arriba el sol.
Abajo
las algas temblorosas
de los álamos.
Y mi corazón
temblando.
Viento estancado
a las cinco de la tarde.
Sin pájaros.
III
La brisa
es ondulada
como los cabellos
de algunas muchachas.
Como los marecitos
de algunas viejas tablas.
La brisa
brota como el agua
y se derrama,
como un bálsamo blanco,
por las cañadas,
y se desmaya
al chocar con lo duro
de la montaña.
merci Colo pour tes histoires de vent qui aèrent les neurones et ces deux images qui lavent les pupilles. j'aime particulièrement le dessin de Llorca... Et puis tes commentaires au bas de mes posts me vont droit au coeur...
RépondreSupprimerBonsoir Kwarkito, la représentation du vent pose problème; il fallait éviter les arbres ployés et toute ces images banales.
SupprimerPasser chez toi est toujours un plaisir, belle soirée!
"Les algues frémissantes des peupliers".
RépondreSupprimerLe feuillage des arbres comme une mer en suspension. Apesanteur.
L'image est osée, oui, mais si percutante...tu l'as bien vu ce blanc verdâtre et ondulant!
SupprimerLa couleur du vent de Pimentel , la légèreté de celui de Lorca avec sa poésie aérienne, vous avez le don de nous faire planer Colo.
RépondreSupprimerIci , le vent violent vient souvent faire vaciller les vieux voiliers et vibrer les vitres ..Vvvvv...
Non , non rassurez-vous pour l'instant c'est le calme plat et la "caillante" (-2°C). Mais peut-être demain reverrons-nous un peu de pluie? Qui a dit "comme d'habitude"? :)
Planer, laisser planer son esprit est si reposant Gérard.
SupprimerSi la pluie est ici depuis 2 jours, peut-être vous laissera-t-elle un répit? Froid aussi, 3º ce matin.
Soleil en tête alors...
Trouver des images que les stéréotypes n'ont pas touchées. Comme K,je retiens "Les algues frémissantes des peupliers"
RépondreSupprimerLa deuxième histoire du vent me semble si parfaite: cette absence de vent par temps caniculaire, pas un bruit à part le cœur qui bat. Ce trop calme si réel, parfois oppressant, au mois d'août ici.
SupprimerAttention aux glissades involontaires Bacchante!
Glissades involontaires?
SupprimerQuels mots pour dire les rafales qui vont balayer la journée ici?
"Trouez le vent de vos rires" dit le même poète ailleurs.
SupprimerVerglas disparu?
Voila une page qui devrait enthousiasmer Alba qui a une passion pour ce poète
RépondreSupprimerCela m'a rappelé que je possède Les Complaintes Gitanes ,je les avais un peu oubliées
Merci
Bonne journée
À lire et reprendre souvent Lorca, toujours aussi savoureux, sublime parfois même.
SupprimerBelle journée Aloïs.
Je salue cette passion- que je vis, depuis l'âge de 15 ans- que vous avez pour ce grand poète martyr de la liberté qu'est Federico Garcia Lorca.
SupprimerBienvenu Mokhtar, je suis bien contente de partager cet amour pour Lorca avec vous.
SupprimerÀ très bientôt!
je sors de ton billet un peu échevelée :-)
RépondreSupprimeret ce vent qui prend des couleurs est bien fait pour me plaire, comment te remercier pour toutes ces traductions qui nous enchantent ?
Des cheveux de toutes les couleurs?
SupprimerJ’imagine que tous ses poèmes sont traduits quelque part, mais aucune trace sur la toile. Tu le sais, j'ai ses oeuvres complètes chez moi, en español et le traduire est loin d'être aisé mais me plaît tant.
Merci d'apprécier Dominique, je pars dans ton monastère!
"Les veines des vieilles planches" c'est du vent suspendu, du vent fossile... J'aime beaucoup cette image de fibres venteuses enfermées dans le bois. Tu sais vraiment nous faire aimer Lorca, Colo, ses mots et aussi ses dessins. Merci pour ces superbes traductions !
RépondreSupprimerBonjour Euterpe, et merci à toi.
RépondreSupprimerEn fait ce vers en espagnol parle de "petites mers", marecitos, dans certaines vieilles planches"...j'ai trouvé que veines rendait bien l'idée d'ondulations, de. comme tu dis, de fibres du vent enserrées dans le bois.
Le vent chasse-t-il les refroidissements? :-))
Le sirocco peut-être ?;)
SupprimerMais ce n'est pas vraiment un vent berlinois !
Lire Garcia Lorca, de bon matin, voilà un bonheur du jour.
RépondreSupprimerMerci.
J'aime et Garcia Lorca, et le vent, alors....
Écouter le vent de Lorca est un vrai bonheur, vous avez raison.
SupprimerExcellente journée!
Magnifique !
RépondreSupprimerIl arrive parfois que le vent souffle des airs, des mots d'ailleurs. Comme l'eau qui chante. Et si on ne comprend pas toujours très bien ce qu'ils disent, la poésie fait le reste.
Bonjour Christw, je suis bien contente que vous appréciiez.
SupprimerNous ne "verrons" plus le vent de la même façon après cette lecture, il aura souvent des couleurs: le but est atteint, le poème, comme un bon roman, nous a changés!
Belle journée, fort gris ici.
Souffle le vent, encore longtemps, les mots de Lorca.
RépondreSupprimerIl décorne les toros?
SupprimerBelle journée Sable, envole-toi pour le plaisir!
Trois histoires du vent, c'est du vent fort, mort et ondulé ? Et pourquoi sin pájaros ? J'aime bien la chute de ces histoires "y se desmaya / al chocar con lo duro / de la montaña" Un vent naît, meurt et s'évanouit et il est toujours avec nous.
RépondreSupprimerLe vent dans tous ses états, qui nous accompagne, oui Ren, merci.
SupprimerSin pájaros...quand la chaleur est intenses, ici en août, pas un chant d'oiseau. Ils sont à l'ombre et attendent la fraîcheur...comme les humains!
Bon wekend!
Ah miracle de l'invisible devenu visible ! Les couleurs du vent, Lorca nous les fait voir. Les derniers vers en II ont la grâce d'un haïku.
RépondreSupprimerIci, l'infinie patience des feuillages agités,
les peupliers bercés,
le voile de roseaux qui s'écarte, qui revient...
Illustrations parfaites, j'aime aussi la ronde des couleurs de Pimentel.
Jolie évocation de ton ici, merci, merci pour tout.
SupprimerPuissent ces couleurs t'apporter un beau weekend...¡ojalá!
Avec un an de retard, je te le dis : tu es une rockstar !
Supprimerhttp://www.presseurop.eu/fr/content/article/1315291-2011-l-annee-du-traducteur
Je croule de rire! Manquait plus que ça, rockstar!
SupprimerÀ la recherche de la traduction parfaite, si tant est qu'elle existe...
Merci tu m'as mise en joie pour le weekend, je m'en vais claironner ça, ils vont être bien étonnés, jijiji.
J'ai oublié de saluer M. Chat blanc, quelle prestance !
SupprimerJe l'ai ajouté ajouté exprès pour toi!
SupprimerBesos.
Aujourd'hui, ici, c'était tempête, avec des rafales de vent à décorner les boeufs !!!
RépondreSupprimerGarcia Lorca bien sûr aurait pu nous parler de tempête comme de la brise ! Je ne m'en lasse pas !
Belle soirée Colo!
À ma connaissance aucun poème de Lorca sur la tempête, peut-être la violence extérieure suffisait-elle dans sa vie...
SupprimerExcellent weekend Enitram.
Quel plaisir de rencontrer à nouveau Lorca et sa musicalité, son originalité, sa magie tout simplement et ses images uniques.
RépondreSupprimerSuperbe dessin de Lorca également ainsi que la représentation tourbillonnante du vent.
Bonjour Maïté, j'y reviendrais bien chaque semaine tu sais!
SupprimerEn fait je traduirai quelques courts textes pour la fin d'Année.
Belle journée à toi.
Traduire un auteur est comme le découvrir à nouveau mot après mot jusqu'au dernier souffle d'un vent impalpable mais qui prend une certaine texture avec les beaux textes de Lorca.
RépondreSupprimerC'est exactement ça Serge. Sous les mots à traduire, la poésie, ses sonorités à mettre en lumière.
SupprimerJ'ajouterais que très souvent, plus le poème paraît simple, plus il se révèle être un vrai casse-tête. Comme ceux-ci.
Merci de votre visite, beau weekend.
En effet... et ses descriptions comparaisons sont si crédibles, si... visibles!
RépondreSupprimerMagie de la poésie sensuelle de Lorca.
SupprimerBelle journée Edmée!
Très beau billet, colo ! Merci encore de rédiger ces petits cailloux poétiques dans ce grand désert hurlant qu'est le web…
RépondreSupprimerComme ça me fait plaisir Obni!
SupprimerMerci à toi, belle journée, un besito.
Le vent, le vent... Quelle source d'inspiration et quel souffle, venant de Lorca ! J'admire aussi les illustrations si parlantes (hurlantes !).
RépondreSupprimerje pensais bien que ça te plairaît!
SupprimerBelle soirée Danièle!