Tout
semblait normal ce matin: ciel mi-nuageux, température douce, la
vigne vierge rougissante.
Todo
parecía normal esta mañana: cielo medio nublado, temperatura suave,
la parra virgen enrojeciendo.
Un
jour d'automne comme un autre.
Plaisir
de constater que mes avocats s'arrondissent (pourquoi n'en
cultive-t-on pas ici? Ils poussent parfaitement sur mon terrain où
il fait plus froid qu'en bien des endroits de l'île), les grenades
imitent les avocats mais en rosissant.
El placer de constatar que mis aguacates redondean (¿por qué no se cultivan aquí? Crecen perfectamente en mi terreno donde hace bastante más frío que en muchos sitios de la isla), las granadas imitan a los aguacates pero coloreándose de rosa.
Il
était tôt et les seules rencontres furent animales. Je flâne donc
parmi les bosquets, le nez en l'air j'observe un chat qui fait de
même.
Total,
nada que señalar hasta que a la vuelta, pasando por el cercado-prado
de cabras, la vi que me miraba.
Bref,
rien à signaler jusqu'à ce qu'au retour, passant devant
l'enclos-prairie aux chèvres, je l'ai vue qui me regardait.
(Clic pour agrandir les photos)
Un regard...ce regard! Una mirada...esa mirada.
Un regard...ce regard! Una mirada...esa mirada.
Je
suis rentrée inquiète, ruminant cette phrase lue dans
L'insoutenable légèreté de l'être de Milan Kundera:
“La
vraie bonté ne peut se manifester en toute pureté et en toute
liberté qu'à l'égard de ceux qui ne représentent aucune force. Le
véritable test de l'humanité (le plus radical, qui se situe à un
niveau si profond qu'il échappe à notre regard), ce sont ses
relations avec ceux qui sont à sa merci : les animaux.”Volví, inquieta, rumiando esta frase leída en “La insoportable levedad del ser” de Milan Kundera:
“La verdadera bondad sólo se puede manifestar con toda pureza y en toda libertad hacia los que no representan ninguna fuerza. El verdadero test de la humanidad (el más radical, que se sitúa a un nivel tan profundo que escapa a nuestra mirada), son las relaciones con los que están a su merced: los animales.”
(Trad: COLO)
Si je devais dire ce matin d'automne, je parlerai des figues et du raisin qui cette année n'arriveront pas à maturité parce que le printemps fut glacial...
RépondreSupprimerDommage...interaction entre les saisons.
SupprimerReste la lumière entre les sarments.
Bonne journée-lecture!
Belle récolte. Bon dimanche.
RépondreSupprimerMerci Alba, l'avocatier plie sous le poids des fruits cette année, miam!
SupprimerDimanche froid et fort venteux ici, lectures en vue!
ma grand-mère Adrienne pensait exactement la même chose!
RépondreSupprimerqui c'est ce vilain copilleur de Kundera, sapristi ;-)
bon dimanche!
Si ta grand-mère le disait déjà, ce ne peut être que vrai!
SupprimerExcellent dimanche à toi aussi.
Attention que la tempête de fasse pas tomber trop tôt les avocats
RépondreSupprimerje m'attendais à voir des figues et me voila transporter chez Bernardin de Saint Pierre !
Mais dis moi qui pourrait vouloir du mal à un coq aussi majestueux, les voisins peut être très tôt le matin ?
Des figues? Il y a belle lurette que la saison est terminée ici! Il y en a encore chez toi?
SupprimerLe coq, je ne sais ce que le sort lui réserve; par contre la chèvre, oui: un écriteau disait: chevreaux à vendre.
Le vieil homme qui s'en occupe vit seul et adore ses chèvres, elles sont toute sa vie, il leur parle, les caresse...mais il faut bien manger.
Bon dimanche, amie.
Donc, la chèvre noire, le pendant du mouton existe... et quel regard "humain" !! Je comprends ton trouble. Tes photos sont très belles et je reconnais l'automne rien qu'aux ombres allongées.
RépondreSupprimerUn proverbe arabe dit: "celui qui ne comprend pas un regard ne comprendra pas non plus une longue explication"...
SupprimerMerci MH, bonne semaine.
En remontant vers le nord, j'ai retrouvé la pluie, le vent, la grˆele, l'orage, l'arc en ciel !!! Tous les éléments se donnèrent rendez-vous à mon grand désespoir... Heureusement ce matin un brin de soleil perça derrière les rideaux!
RépondreSupprimerL'automne est bien là et déjà la froidure s'installe !
Des avocats et des grenades, quel plaisir ! Profite !!
Belle semaine à toi ! Bises
C'est l'alternance qui rend le soleil si désirable. Hier nuageux et froid, aujourd'hui aube bleue, 10º.
SupprimerMerci Enitram, bel automne!
Pourquoi la vigne est-elle vierge ? Les grenades n'explosent-elles pas et les avocats sont-ils véreux?
RépondreSupprimerUne chèvre noire porte-telle malheur? Son regard paraît si "inquiétant !
Quand au coq ( de race Sussex certainement) symbole de "l'esprit" français ,il semble le seul à parader au beau milieu de cette cour.
J'aime tant le feuillage rougissant de cette vigne vierge ( j'en ai une qui a presque fait le tour de la maison). Quand au regard de cette chèvre il me rappelle celui de mes moutons noirs d'Ouessant avec qui je parle d'ailleurs régulièrement le dialecte ovin .Mêêêê oui !
Une fois n'est pas coutume, ce dimanche a été radieux . Ca ravigote après une série de petits matins et surtout de journées "brouillardeuses"
Bonne semaine Colo , vous nous enchantez avec vos magnifiques photos.
L'explosion des grains de grenade dans la bouche est un vrai délice Gérard.
SupprimerLa terrasse, couverte de cette vigne vierge, est superbe. De petits oiseaux de tout genre, surtout des gobe mouche gris, font un festin des fruits en ce moment.
Noir=malheur? Mais non, mais non, sinon que penser de tous ceux/celles dont les cheveux...?
Merci à vous et belle semaine doucement ensoleillée.
Tes photos sont très belles et toutes douces...Mais je ne sais pas si un coq est vraiment inoffensif ! Il a quand des ergots bien acérés et sait s'en servir (je crois bien me rappeler m'être fait griffer par un maladrin à crête rouge, un jour) !
RépondreSupprimerAh les coqs! Plus d'un est passé à la casserole ici plus vite que prévu pour "mauvais comportement"!
SupprimerMais il s'agit de ne pas se montrer cruels.
Merci de ta visite.
Cela fait rêver... même si ces fruits mûrissent dans la crise...
RépondreSupprimerFort heureusement l'austérité féroce n'a pas (encore) touché la nature, notre alliée.
SupprimerBelle semaine à vous.
Les avocats sont magnifiques… ça pousse comme ça veut ou bien tu passes du temps à les chouchouter ?
RépondreSupprimerBeau texte de Kundera… Les animaux et les personnes vulnérables aussi.
Je ne leurs fais rien aux avocats, juste tailler régulièrement l'énorme arbre qui devient par trop envahissant.
SupprimerCe qui est bien et curieux avec ces fruits c'est qu'ils ne murissent qu'une fois cueillis.
Ça devrait pousser chez toi aussi, sûr!
Tu as bien raison d'élargir le sujet à tous les vulnérables, oui.
Belle journée.
Oh la lumière à travers la vigne, les avocats charnus, le rose délicat d'une grenade ! Merci pour tes belles photos vivantes. Pour la chèvre - "échanger un regard", quel mystère - et le coq, je me souviens d'une promenade que nous avons faite ensemble et d'un terrain où se mêlaient chèvres et basse-cour, c'est bien là que tu as rencontré cette noiraude ? Bonne et douce journée à toi.
RépondreSupprimerOui, c'est bien là, à la sortie du village, après l'église, vers Galilea! Tu as bonne mémoire.
SupprimerBelle journée à toi aussi, frío, frío ici!
Deleuze :
RépondreSupprimer- "Un homme qui souffre, c'est une bête.
Une bête qui souffre, c'est un homme..."
Merci JEA, cette réciprocité du senti de la douleur...
SupprimerC'est une phrase magnifique que je n'avais pas encore lue, mais naturellement... comment ne pas y souscrire?
RépondreSupprimerBien sûr, et je crois qu'ajouter, comme l'a fait Obni, "les vulnérables", complète l'idée.
SupprimerAmicalement.
les choses pures et simples de la vie...
RépondreSupprimerbonne journée
arielle
Bienvenue Arielle, oui, ces choses-là qui réconfortent.
SupprimerBelle journée à toi.
vue sur les avocats et les grenades le matin au réveil ! cela n'a rien de banal pour moi :)
RépondreSupprimerj'aime beaucoup la phrase de Kundera ... merci.
bonne journée, Colo
À ton service Miette! :)
SupprimerTu sais, c'est un peu comme les palmiers; ils sont mon quotidien et bien souvent j'oublie de les admirer. Erreur!
Belle journée à toi aussi, un beso.
J'ai croisé un jour le regard d'un chien inconnu que je n'oublierai pas. Il m'avait alors semblé que lui seul était en mesure de me comprendre
RépondreSupprimerÉmouvant moment, merci.
SupprimerJ'ai eu l'impression que la chèvre me suppliait de l’emmener avec moi.
Le témoignage de Kwarkito me renvoie à des évènements que j'ai vécus et des émotions que j'ai ressenties. J'aime beaucoup ta réponse. Merci à tous les deux.
RépondreSupprimerMerci à toi chère Sable. Ces dialogues par le regard, je n'y avais jamais beaucoup pensé, et voilà que maintenant...Je t'embrasse.
SupprimerBonjour Colo,
RépondreSupprimerC'est vrai que cette petite chèvre a un regard très particulier qui interroge. La parole manque aux animaux... Sans doute faut-il être très attentif(ve) à ce qu'exprime leur regard.
Bonne journée !
Hola Danièle, certains animaux ont des regards, des mimiques si expressifs qu'on croit bien les comprendre...Belle journée à toi aussi. Le vent s'est calmé, ouf.
SupprimerDe l'automne aujourd'hui, je retiens la pluie et les grenades de mon petit grenadier de 50 cm. je retiens les mésanges qui viennent chercher la nourriture mais avec des mouvements de guet perpétuel qui m'interpellent.
RépondreSupprimerAvec le merle qui cherche dans l'herbe verte et les feuilles mortes quelque gourmandise mais garde toujours la distance de sécurité et à tous ces animaux si expressifs, beaucoup plus parfois que tous ces anonymes se pressant dans la rue et qui eux aussi pâtissent sans doute du rapport de force entre humains.
Le regard de cette chèvre: de quel chemin de vie, de quelles rencontres douloureuses est-il l'expression? Quelle détresse?
On parle parfois chez les humains de regard de chien battu, de chien perdu...
Kundera, bien sûr et son livre terrible, pas si léger que ça dans les relations entre êtres, m'a marquée. Je l'ai lu, relu. Pas sûre d'avoir encore dépassé le choc dans l'identification aux personnages.
Tu dis bien le temps qui manque - mais manque-t-il vraiment? - pour s'attarder sur le regard des autres, y voir des signes.
SupprimerEntre le lourd et le léger, nos relations avec autrui, un livre qu'on n'oublie pas c'est sûr.
Merci d'être passée Maïté, à très bientôt.
Je ne suis pas sûre que Milan Kundera ait raison.... Quel est l'intérêt d'avoir des gens, ou des animaux, à sa merci ? Que peut-on recevoir alors ?
RépondreSupprimerBonne semaine.
Bonjour Bonheur, il faut comprendre " à sa merci" dans le sens de plus "faibles, vulnérables", ce que nous avons tous: des enfants, de gens âgés ou malades, ...des animaux...la vraie bonté se manifeste en les traitant avec amour, délicatesse, en n'abusant pas de notre "force".
SupprimerMerci d'être passée, belle journée.