Le
réseau ferroviaire est fort limité sur mon île, Mallorca.
Alors
les trains, je les assiège sans modération quand je
voyage seule à l'étranger, une semaine par an. Les trajets sont pour moi des
transitions silencieuses et nécessaires entre les visites, les
rencontres.
La
red de ferrocarril es muy limitada en mi isla, Mallorca.
Por
eso los trenes, los ocupo sin moderación cuando
viajo sola en el extranjero, una vez al año. Los trayectos son para mí unas
transiciones silenciosas y necesarias entre las visitas, los
encuentros.
La
semaine dernière régnait une chaleur épuisante dans les wagons.
Les trains du nord accueillaient les sueurs et odeurs de l’humanité
dont je fais bien sûr partie. Ici pas de priorités, ni de places
réservées, ni personne pour faire respecter je ne sais quels
privilèges. C’est ce qui me plaît tant.
La
semana pasada reinaba un calor agotador en los vagones. Los trenes
del norte acogían los sudores y olores de la humanidad de la cual
formo parte, claro. Aquí no hay prioridades, ni asientos reservados,
ni nadie para hacer respetar no sé qué privilegios. Es lo que tanto
me gusta.
Les
marches d’accès aux wagons sont hautes et une entraide est
indispensable.
Nous
embarquons à 15h30. Une jeune femme avec un bébé de sept mois et
une poussette, un employé mallette-thermos vide, quatre jeunes gens
chargés d’énormes sacs à dos et torses nus, une dame opulente et
moi. Le train se met en marche, chacun guette les petites fenêtres
rectangulaires, mais pas un souffle pour sécher les gouttes sur nos
visages.
Rêves
d’air conditionné, d’un ventilateur, d’un éventail…
C’est
à ce moment que la dame bien en chair écarte les jambes et secoue
lentement, de haut en bas, son ample jupe.
Un
peu de fraîcheur par là doit faire du bien me fait remarquer d’un
clin œil amusé la jeune femme.
En
effet.
Botero |
Los
escalones de acceso a los vagones son altos y la ayuda mutua es
indispensable.
Embarcamos
a las 15h30. Una mujer joven con un bebé de siete meses y un
cochecito, un empleado maleta-termo vacía, cuatro jóvenes cargados
de enormes mochilas y pecho descubierto, una señora opulenta y yo.
El
tren se pone en marcha, cada uno acecha las ventanitas rectangulares,
pero ni un soplo para secar las gotas en nuestros rostros.
Sueños
de aire acondicionado, de ventilador, de un abanico...
Es
en este momento que la dama muy rellena aparta las piernas y sacude,
lentamente, de arriba hacia abajo, su amplia falda.
Un
poco de fresco por allí debe ser agradable me hace notar de un guiño alegre la dama joven.
En
efecto.
""Les marches d’accès aux wagons sont hautes et une entraide est indispensable.""...à qui l'écris-tu? Et sur ce, j'agite ma large jupe afin de faire circuler les 35° qu'elle " couve"..
RépondreSupprimerBon , on a eu tellement de pluie qu'on ne va pas se plaindre mais..:-)))).
Ah, le monsieur a aidé les jeunes avec leurs sacs, un jeune a monté la poussette et j'ai tendu la main à la dame rondelette...je l'écris en général, pas facile de monter!
SupprimerVentile, ventile, chez vous la chaleur ne dure jamais longtemps! :-))
Un clin d’œil bien malicieux, aujourd'hui. Bon retour, Colo !
RépondreSupprimerMerci Danièle...c'est bon de rire, même tout bas.
Supprimerah ah tu viens appuyer là où ça fait mal, de retour des alpes où la température était agréable je retrouve la ville et 37 sur le balcon à 20H ouhhhh dur dur
RépondreSupprimerje suis armée d'éventail, de ventilateur et d'un paréo léger léger
Nous rentrons ensemble Dominique, un paréo-ventilateur? :-))
SupprimerBouger le moins possible, donc lire beaucoup!
Marrant, j'ai une impression de déjà-vu, sans doute le tableau de Botero...
RépondreSupprimerIci, la chaleur persiste joyeusement mais une brise de tes îles serait bienvenue ;-)
Bonne reprise Colo !
(ta "mouche à cheval" est à bouffer;-)
MH, il y a des années et sur un autre blog, j'avais raconté une histoire de femme forte dans un train; celle-ci est un peu ressemblante, tu as bonne mémoire!
SupprimerPas de brise ici, dommage....
Cette série de mouches est extra, si tu en veux plus je peux t'en envoyer.
Belle journée.
La jupe-éventail et la mouche à cheval...tu nous reviens très en forme !:)
RépondreSupprimerTu as raison, rien de tel qu'un petit voyage pour retrouver la juste distance, l'humour! Mais tu fais du cheval, toi, non?
SupprimerPlus en ce moment à cause des mes tendinites à répétition mais c'est vrai que sur un cheval je suis une mouche (enfin presque) !:)
Supprimerun train Toulouse-Lille
RépondreSupprimervoici une dizaine d'années, en août accablant
pour personne handicapée physique
première surprise pour accéder au convoi
l'obligation de faire sursauter le fauteuil par des sous-terrains remontant à le seconde guerre
faute de passage possible par les quais
puis l'obligation de rester tout le voyage dans un wagon postal
suite à l'impossibilité de hisser le fauteuil dans un wagon "normal" avec sièges, toilettes etc...
Oh, c'est incroyable ça...les jolis messieurs-dames qui conçoivent les transports en commun feraient mieux de les utiliser régulièrement, et pas en première classe.
SupprimerTrain = plaisir ou cauchemar, selon.
Ce récit est très réussi ! J'adore cette ambiance bon enfant… humaine… Un retour aux sources en quelque sorte ( par ces moments de grosse chaleur, les sources sont appréciées) :)
RépondreSupprimerOh, oui, Obni, se plonger une belle source fraîche....
SupprimerMerci d'apprécier, ça me fait fort plaisir.
Pour cette brave dame, outre l'éventail-jupe, en cette zone intime, il faut user et même abuser du talc et de certains "diffuseurs" d'anti-transpirants. Bien-être garanti... Crois-moi !
RépondreSupprimerIci nous sommes en plein concours de chaleur... 39 / 40 qui dit mieux ? ;)
Ah, je dis pas mieux! Nous n'avons "que" 36-37 pour au moins une semaine....
SupprimerMerci pour les suggestions fraîcheur!:-))
Je t'ai suivie avec un grand plaisir dans ce wagon me demandant lequel des personnages mis en scène allait faire récit. Bien contente que tu sois revenue sur ton blog.
RépondreSupprimerMerci Bacchante, ces petites scènes de la vie en train me semblent toujours si riches.
SupprimerBon courage et patience chez toi.
Train, tram, files d'attente : de quoi prélever des échantillons et des tranches saugrenus si ce n'est surréalistes parfois !
RépondreSupprimerOui, K, ici, également, les salles d'attente des consultations de la Sécurité Sociale sont un microcosme d'histoires, de scènes...de ce que nous sommes enfin.
SupprimerUn retour en beauté et piquant clin d'œil pour toi.
RépondreSupprimerBouh! Les odeurs "sui generis" je les ai senties ce matin dans le tram, dans la ville surchauffée qui fait suite aux 20° en moyenne que je connaissais dans les Alpes associés à la fraîcheur du torrent!
Beau retour pour toi.
Tout est surchauffé Maïté, cheveux pitoyablement collés au crâne, mains moites...ça passera, il y a plus grave.
RépondreSupprimerBon, on ronchonne bien un peu...
La prochaine fois il faudra que j'aille dans les Alpes que je ne connais pas alors!
Merci de ta visite.
Finement observé, te revoilà en pleine forme ! Tu fais bien, chère Colo, de me rappeler l'existence des éventails. Je vais en mettre un dans mon sac immédiatement pour l'avoir sous la main à la prochaine suffocation. (Pour les Alpes, tu sais que tu n'as qu'un mot à dire.) Bonne soirée, un peu de brise, j'espère, comme ici ce soir.
RépondreSupprimerL'éventail est toujours beaucoup employé ici, avec beaucoup de dextérité et aisance. Connais-tu le "langage de l'éventail" qui servait à communiquer avec l'aimé, en toute discrétion?
SupprimerBelle journée, un beso.
Qu'avec tant de tact et de subtilité ces choses là sont dites. Bravo Colo
RépondreSupprimerLes jupes plissées d'autrefois ressemblant à des éventails auraient-elles plus d'efficacité?
Merci, gracias Gérard.
SupprimerJupes plissées, ah, souvenirs de mon école primaire, de ma grand-mère...ventilent-elles plus? Faudra essayer.
Ce qui est certain c'est qu'une jupe/robe est plus fraîche qu'un pantalon et je me demande souvent pourquoi les hommes ici, par grosses chaleurs, n'en portent pas comme dans pas mal de pays arabes, africains....qu'en pensez-vous Gérard?
Vous avez raison Colo , mes origines celtiques m'obligent à reconnaître qu'en Ecosse hommes et femmes portaient ( et portent peut-être encore?) des kilts. Pourquoi pas nous aussi, même si dans nos contrées c'est plutôt le pantalon de ciré qui serait le plus adapté :)
SupprimerCar aujourd'hui encore c'est 22-23 degrés et grosses averses . L'herbe est encore verte alors que les années précédentes c'était plutôt "paillasson".
Eté légèrement "pourri" même quand on aime le climat breton!
Bonne journée Colo
Voilà que je me prends à rêver d'herbe verte et de cirés...une jupe cirée?
SupprimerExcellent week-end Gérard.
Oh ciel si tu m'as fait rire! Je me souviens d'un voyage en train vers l'Italie, et une opulente dame dans notre compartiment qui se nettoyait avec un tampon d'eau de cologne et le montrait fièrement à tout le monde pour dénoncer combien elle "était sale"!
RépondreSupprimerAh, ah, oui, elle est belle cette histoire aussi! (Il est vrai qu'après un long trajet-chaleur en train on est tous comme elle, mais on le cache!)
Supprimervraiment bien raconté et saisissant de réalisme...
RépondreSupprimerVenant de toi c'est un tout vrai compliment Coumarine, merci beaucoup.
SupprimerLa discrimination a encore frappé. Un homme en jupe dans un train s'éventant de la même manière aurait essuyé les foudres de la bienséance :)
RépondreSupprimerCe serait une attraction, en effet! De même que l'ont été les premiers pantalons portés par des femmes...le tout est de commencer et poursuivre, non?
SupprimerRavie de te retrouver, belle journée.
Hahaha ! bien répondu Colo... oui, les mecs, commencez, commencez !
SupprimerOh le beau tableau je le revois avec plaisir merci amielointaine !!!!
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