Beaucoup d'encre a coulé
sur la relation amicalo-amoureuse qui exista entre F.G. Lorca et
S.Dalí.
Aujourd'hui je vous
propose une lettre écrite par Lorca en 1927 au journaliste et
critique d'Art Sebastian Gasch. Elle apporte un éclairage
intéressant sur le personnage de Dalí.
Mucho
se ha escrito sobre la relación amistosa-amorosa entre F.G. Lorca y
S. Dalí.
Hoy
os propongo una carta escrita por Lorca en 1927 al periodista y
crítico de Arte Sebastian Gasch.
Aporta
una luz interesante sobre Dalí.
« Je sens chaque
jour un peu plus le talent de Dalí. Il me semble unique et possède
une sérénité et une clarté de jugement dans ses idées qui
me semblent réellement émouvantes. Il se trompe et ça n'a pas
d'importance. Il est vivant. Son intelligence très fine va de
pair avec un infantilisme déconcertant, formant un mélange si
insolite qu'il est absolument original et captivant. Ce qui m'émeut
le plus en lui en ce moment est son délire de construction
(c'est à dire de création), où il prétend créer à partir du
rien, et il fait des efforts et il se lance dans des rafales
avec tant de foi et d'intensité que cela semble incroyable. Rien de
plus dramatique que cette objectivité et cette recherche de la joie
pour la joie elle-même. (…)
Dalí est l' homme qui
lutte armé d'une hache dorée contre les fantasmes. (...) »
« Yo
siento cada día más el talento de Dalí. Me parece único y posee
una serenidad y una claridad de juicio para lo que piensa que
es verdaderamente emocionante. Se equivoca y no importa. Está
vivo. Su inteligencia agudísima se une a su infantilidad
desconcertante. En una mezcla tan insólita que es absolutamente
original y cautivadora. Lo que más me conmueve en él ahora es su
delirio de construcción (es decir, de creación), en donde
pretende crear de la nada y hace unos esfuerzos y se lanza a
unas ráfagas con tanta fe y tanta intensidad que parece increíble.
Nada más dramático que esta objetividad y esta busca de alegría
por la alegría misma. (…)
Dalí
es el hombre que lucha con hacha contra los fantasmas. (..)"
(Trad. Colo)
Parmi leurs multiples oeuvres, la
présence de l'autre est fréquente.
Ainsi sur ce tableau de Dalí, leurs
deux têtes emmêlées.
Entre sus
múltiples obras, la presencia del otro es frecuente.
Así en este
cuadro sus cabezas enredadas.
Puis cette ode de Lorca, traduite par Paul
Éluard et adressée à Dalí.
Después esa oda
dedicada por Lorca a Dalí.
Ode a Salvador
Dalí. (extrait)
Ô
Salvador Dalí à la voix olivée !
Je dis ce que me disent ta personne et tes tableaux.
Je ne loue pas ton imparfait pinceau adolescent,
Mais je chante la parfaite direction de tes flèches.
Je chante ton bel effort de lumières catalanes
Et ton amour pour tout ce qui explicable.
Je chante ton cœur astronomique et tendre,
Ton cœur de jeu de cartes, ton cœur sans blessure.
Je chante cette anxiété de statue que tu poursuis sans trêve,
La peur de l’émotion qui t’attend dans la rue.
Je chante la petite sirène de la mer qui te chante,
Montée sur une bicyclette de coraux et de coquillages.
Mais avant tout je chante une pensée commune
Qui nous unit aux heures obscures et dorées.
L’art, sa lumière ne gâche pas nos yeux.
C’est l’amour, l’amitié, l’escrime qui nous aveuglent.
Je dis ce que me disent ta personne et tes tableaux.
Je ne loue pas ton imparfait pinceau adolescent,
Mais je chante la parfaite direction de tes flèches.
Je chante ton bel effort de lumières catalanes
Et ton amour pour tout ce qui explicable.
Je chante ton cœur astronomique et tendre,
Ton cœur de jeu de cartes, ton cœur sans blessure.
Je chante cette anxiété de statue que tu poursuis sans trêve,
La peur de l’émotion qui t’attend dans la rue.
Je chante la petite sirène de la mer qui te chante,
Montée sur une bicyclette de coraux et de coquillages.
Mais avant tout je chante une pensée commune
Qui nous unit aux heures obscures et dorées.
L’art, sa lumière ne gâche pas nos yeux.
C’est l’amour, l’amitié, l’escrime qui nous aveuglent.
Traduction
Paul Éluard 1938
(Pour lire le poème en entier:
Oda
a Salvador Dali (extracto)
¡Oh Salvador Dalí de voz
aceitunada!
Digo lo que me dicen tu persona y tus cuadros.
No alabo tu imperfecto pincel adolescente,
pero canto la firme dirección de tus flechas.
Digo lo que me dicen tu persona y tus cuadros.
No alabo tu imperfecto pincel adolescente,
pero canto la firme dirección de tus flechas.
Canto tu bello esfuerzo de luces
catalanas,
tu amor a lo que tiene explicación posible.
Canto tu corazón astronómico y tierno,
de baraja francesa y sin ninguna herida.
tu amor a lo que tiene explicación posible.
Canto tu corazón astronómico y tierno,
de baraja francesa y sin ninguna herida.
Canto el ansia de estatua que
persigues sin tregua
el miedo a la emoción que te aguarda en la calle.
Canto la sirenita de la mar que te canta
montada en bicicleta de corales y conchas.
el miedo a la emoción que te aguarda en la calle.
Canto la sirenita de la mar que te canta
montada en bicicleta de corales y conchas.
Pero ante todo canto un común
pensamiento
que nos une en las horas oscuras y doradas.
No es el Arte la luz que nos ciega los ojos.
Es primero el amor, la amistad o la esgrima.
que nos une en las horas oscuras y doradas.
No es el Arte la luz que nos ciega los ojos.
Es primero el amor, la amistad o la esgrima.
La hache dorée contre les fantasmes...
RépondreSupprimerOui...je me suis demandé si cette forte image provenait d'un tableau de Dalí ou de l’imagination du poète.
SupprimerRien trouvé à ce sujet mais cette hache pourrait peut-être t'être utile pour interrompre cette série pas brillante...
la hache du soleil fendant les nuages...
RépondreSupprimerNuages hachés menu ici...je vous envoie un doux soleil matinal.
SupprimerBonne journée JEA.
Justement j´avais en préparation un billet sur ce thème : l´amitié Dali-Lorca.
RépondreSupprimerIntéressant ton billet Colo.
Oh, je le lirai avec intérêt Alba.
SupprimerExcellent week-end
J'ignorais tout de cet amour admiratif ! j'aime beaucoup le portrait tracé par Lorca , vivant, insolite, captivant, créateur et infantile , pas d'impasse sur les failles ce qui rend les propos très beaux
RépondreSupprimerDominique, cette relation intense fut source de création pour les deux. Si l'envie te prend de lire plus sur le sujet, à part le billet à venir de Alba, tu trouveras pas mal d'infos sur ce site dédié à Dalí:
Supprimerhttp://littleashes.unblog.fr/2008/10/13/dali-ses-amis-ses-rencontres-et-leurs-influences/
Bon week-end à toi.
Pleine d'émotion, cette lettre enthousiaste de Garcia Lorca ! Je ne connaissais pas ces "têtes" emmêlées, merci. Et c'est émouvant aussi que ce soit Eluard qui traduit l'ode à Dalí, pour qui Gala l'a quitté.
RépondreSupprimerIl y a de nombreuses lettres de Lorca à Mr Gasch (ainsi qu'à d'autres) dans le " García Lorca, Obras Completas" que j'ai chez moi. Toutes magnifiques, si pleines de termes affectueux, d'enthousiasme...je me demande si elles sont traduites en français, tu adorerais.
RépondreSupprimerTrouver cette traduction par Éluard m'a comblée, tu penses!
Besos et bon week-end sans trop de pluie!
En cherchant sur la Toile, je n'en trouve pas la trace.
SupprimerDu bleu entre les nuages ce matin, beaucoup de vent. Bonne journée, Colo.
Quoi qu'il en soit, les deux sont admirables de talent. Et Eluard, qui a traduit cette ode... Merci, Colo !
RépondreSupprimerBien sûr Danièle, l'intention était de montrer (un peu), comment et combien cette relation avait été inspiratrice pour les deux hommes. L'enthousiasme de Lorca aussi.
SupprimerJoyeux dimanche.
Merci de m'avoir fait connaître cette facette des deux personnages. Je ne connaissais pas. Dali m'a fasciné longtemps, notamment lorsque j'étais plus jeune, j'ai visité le musée Dali à Figueras, c'est un lieu étonnant du point de vie architectural. Le bâtiment et la muséographie sont habités par le génie de l'artiste surréaliste.
RépondreSupprimerBonjour Obni, si j'ai parfois du mal à "entrer" dans certaines oeuvres de Dalí, je suis une inconditionnelle de Lorca que je connais de mieux en mieux.
SupprimerSur leur relation il y a un film, que je n'ai pas encore vu, Little Ashes". Peut-être le connais-tu.
Belle journée, chaude ici.
Etrange ce dessin avec ce double cfr triple personnage et cette photo ne l'est pas moins...
RépondreSupprimerétrange aussi ces dires de Lorca sur la lutte de Dali contre le fantasme, nourriture principale de ses toiles.
On dénombre en effet plus de 2 têtes...à moins que ce ne soient des ombres fantasmagoriques. Il en était bien capable Dalí, non?
SupprimerBelle semaine MH, merci d'être passée.