Le discours sur la paix
Vers la fin d’un discours extrêmement important
le grand homme d’État trébuchant
sur une belle phrase creuse
tombe dedans
et désemparé la bouche grande ouverte
haletant
montre les dents
et la carie dentaire de ses pacifiques raisonnements
met à vif le nerf de la guerre
la délicate question d’argent.
(Jacques Prévert, Paroles, 1946)
El discurso sobre la paz
Hacia el final de un discurso de extrema importancia
el gran hombre de Estado tropieza
con una bella frase hueca
cae dentro
y desesperado, la boca abierta,
jadeante
enseña los dientes
y la caries dental de sus pacíficos razonamientos
pone en evidencia el nervio de la guerra
el delicado asunto del dinero.
(Jacques Prévert, Paroles, 1946)
(Trad: MAH y Colo)
salut ! un discours pas creux : ici ! http://www.dailymotion.com/video/xjfoca_la-route-vers-le-nouveau-desordre-mondial-interview-de-peter-dale-scott_news
RépondreSupprimer« L’argent, ah ! Maudite engeance, fléau des humains ! » (Sophocle, in ANTIGONE)
RépondreSupprimer« Si vous voyez un banquier se jeter par la fenêtre, sautez derrière lui : vous pouvez être sûr qu’il y a quelque profit à prendre. » (Voltaire)
« Les politiques grecs ne reconnaissent d’autre force que celle de la vertu. Ceux d’aujourd’hui ne vous parlent que de manufactures, de commerce, de finances, de richesses et de luxe même. » (Montesquieu)
« Le ministère des Finances devrait s’appeler ministère de la Misère puisque le ministère de la Guerre ne s’appelle pas ministère de la Paix. » (Jacques Prévert)
« Il paraît que la crise rend les riches plus riches et les pauvres plus pauvres. Je ne vois pas en quoi c’est une crise. Depuis que je suis petit, c’est comme ça. » (Coluche, extrait du sketch LE CHÔMEUR)
Malgré les revers fomentés par les aigr€fin(€)$ de tous les pays, souhaitons, chère Colo, que la maison du monde soit enfin favorisée par la fortune...
Bien vu, Colo !
RépondreSupprimerJ'adore ce petit pré vert !
RépondreSupprimer"Money is a good servant but a bad master" Voilà le titre de ma première élocution en anglais, un cauchemar !! Je ne suis jamais arrivée à la fin, tant je bafouillais... je m'en souviens comme si c'était hier, heu aujourd'hui ;-))
On privilégie les biens aux dépens des personnes et cela depuis toujours. Où est donc ce fameux progrès alors ?
RépondreSupprimerEn tout cas quel poème ! Prévert m'étonnera toujours. Il a du le concevoir chez le dentiste !:)
Toujours aussi délicieusement vrai et cruel, Jacques Prévert. Et tellement actuel.
RépondreSupprimer**K.sonade, merci. Je n'ai encore écouté que la moitié, mais aucun creux en effet!
RépondreSupprimer**Hélder, qu'il en soit ainsi depuis des siècles ne doit pas nous faire baisser les bras, vous avez, ô combien raison! Merci cher Hélder, belle journée!
**Danièle, parfois la chance de trouver le texte qui dit si bien ce qu'on pense! Amicalement.
**MH, oh, oui, a very bad master; tiens c'est plus facile à prononcer en español, "un amo muy malo". Et, oui, ce Prévert est magnifique! Un besito.
**Euterpe, ha, ha, tu m'as fait rire! Relire des poèmes de Prévert est encore et toujours surprenant, tu as raison. Bonne semaine, soleil je vois!
**Damien, oui, oui, intemporel et poétiquement cruel, tu as tout à fait raison.
A lire sans modération Prévert, ça fait un bien fou!
ce recueil de Prévert est une merveille
RépondreSupprimerrien à jeter
et tant à méditer
c'est vrai que ses propos sont toujours autant d’actualité; est-ce à dire que, au fond, les choses ne changent pas ... ?
ouh un Prévert que j'avais oublié, tous les hommes politiques devraient l'avoir comme emblème cela nous éviterait bien des paroles creuses
RépondreSupprimerMerci Colo de remettre l'essentiel en avant
**Charivarii, de temps en temps une Révolution, quand trop c'est trop. Est-ce le moment?
RépondreSupprimerMerci d'être passée, je t'embrasse.
**Dominique, bien contente de te le remettre en mémoire donc. Relire Prévert redonne toujours un coup de fouet, me fait beaucoup de bien!
Là, tu fais fort, le jour de "déclarations d'intention" en guise de berceuse pour les marchés boursiers... Merci de nous avoir retrouvé ce Prévert toujours vert (de rage ?. J'adore les interrogations d'El Roto.
RépondreSupprimer**Tania, "L'enfer est pavé de bonnes intentions" dit-on...(intéressante page sur l'origine et évolution de cette expression ici: http://www.expressio.fr/expressions/l-enfer-est-pave-de-bonnes-intentions.php)
RépondreSupprimerA force d'être bercés, n'attrape-t-on pas un peu le tournis?
Bonne soirée amie, un beso.
j'ai bien aimé l'idée proposée en forme d'interrogation naïve par l'image.
RépondreSupprimerc'est une bonne question que de chercher à comprendre ce qui forge nos convictions et même nos prétendues constatations.
je ne pense pas par là à la question de savoir prospérité pour qui et crise pour qui.
mais de savoir sur quels processus d'observation et de construction du discours et des représentations nous fondons nos dire.
ma question n'est pas celle revenant à douter de mes perceptions et de supposer que tout n'est qu'illusion.
ma question est méthodologique. qu'est-ce que j'observe, comment je le référencie, comme je le décris, comment je valide et expérimente le discours en rapport avec la réalité qu'il prétend lier
etc...
comment se construit la culture... puis l'éthique... qui induit le jugement de valeur implicite dans la caractérisation d'une prospérité et celle d'une crise.
C'est bien observé!
RépondreSupprimer- L'état est notre serviteur et n'avons pas à en être les esclaves- A. Einstein.
**Paul, vaste sujet et questionnement fort intéressant. Tout en réfléchissant je me disais que je relirais bien certains textes de Platon sur l'appréhension de la réalité.
RépondreSupprimer**Marcelle, les rôles semblent souvent inversés...Belle semaine à toi.
J'aimerais pouvoir douter, comme cet homme qui possède le regard et la ressemblance de Matisse.
RépondreSupprimerdelphine
**Delphine...moi aussi!
RépondreSupprimerà Colo
RépondreSupprimerplaton est le point de départ effectivement.
mais depuis, il y a eu des gens comme Merleau Ponty, René Girard et Pierre Bourdieux, mieux adaptés au cheminement qui nous a amené à notre maintenant.
Il y en a eu d'autres, mais je ne cite là que les principaux m'ayant marqué personnellement. On peut aussi voir du côté de gens comme Deleuze, Debord, Marcuse.
tenez : un article qui vous donnera quelques pistes de réflexions
RépondreSupprimerhttp://www.monde-diplomatique.fr/1998/08/CHATELET/10825
**Merci Paul, bon weekend.
RépondreSupprimerIntemporel. Je voudrais m'inscrire à ta newsletter histoire de ne pas laisser le temps filer. Mais je n'ai pas trouvé tu me diras où. Je t'ai mise dans la liste de mes liens mais le mieux est l'inscription à la nw. je file me coucher fais de beaux rêves et biz cordiale
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