30 avr. 2016

Poches trouées / bolsillos rotos





La semaine dernière je vous avais parlé du mexicain Fernando del Paso; la

 poésie n'est pas sa spécialité, mais voici un court poème bien d'actualité ici:

 la déclaration annuelle des revenus doit être rentrée pour le 30 juin...

La semana pasada os hablé del mejicano Fernando del Paso; la poesía no es su

 especialidad, pero he aquí un poema corto de mucha actualidad: la 

declaración de la renta...





INDIGENCE

              Fernando del Paso

J'ai gaspillé l'arc en ciel.
Les hirondelles que j'avais destinées à divers poèmes
sont dans le rouge.
Mon compte de crépuscules est congelé.
Je dois au fisc trois mille cinq cent papillons.
(Trad Colo)


http://lifestyle.trendencias.com/shopping/bueno-bonito-y-barato-joyas-de-papel

Inopia 

  Fernando del Paso

He despilfarrado el arcoíris.
Las golondrinas que tenía destinadas a varios poemas
están en números rojos.
Mi cuenta de atardeceres está congelada.
Le debo al fisco tres mil quinientas mariposas.



23 avr. 2016

Jour du livre / Día del libro



 
Aujourd'hui, 23 avril, c'est Le Jour du livre. Tout comme en Catalogne, ici aux Baléares, à la Sant Jordi, la coutume est d'offrir un livre et une rose; je vous en avais parlé en 2013, c'est ici.
Ce matin je suis allée faire un tour sur la place de mon petit village. Je m'attendais à trouver plus de livres que de vêtements, bijoux artisanaux, fruits et légume; ce ne fut pas le cas. Seuls deux stands de livres, l'un très bien achalandé en livres pour enfants, certains pour adultes, majoritairement en catalan bien sûr, quelques uns en espagnol, et tenu par de charmants adolescents. L'autre, des livres d'occasion, par une habitante du village fort souriante. 
 
"Il est encore tôt, il y a peu de monde, vous verrez vers midi", me dit une dame qui avait raison. Mais à 10h30 j'ai été enchantée de voir de nombreux enfants, surtout des fillettes, feuilletant des livres. Quelques dames aussi, je ne me souviens pas d'y avoir vu un seul homme...

Le prix Cervantès, le prix le plus important des lettres en espagnol, attribué au Mexicain Fernando del Paso en 2015, lui a été remis aujourd'hui dans une cérémonie présidée par le Roi.
Certains de ses livres sont traduits en français aux éditions Fayard: Palinure de Mexico, Des nouvelles de l'Empire et Histoire d'un crime.
Si je n'ai pas encore lu de romans de lui, certains de ses poèmes sont très réussis, j'en traduirai!



Hoy, 23 de abril es el día del Libro. Al igual que en Cataluña, aquí en Baleares, el día de Sant Jordi, existe la costumbre de regalar un libro y una rosa; os había hablado de ello en 2013, es aquí.


Esta mañana fui a dar una vuelta por la Plaza de mi pequeño pueblo. Esperaba encontrar más libros que ropa, joyas artesanales, frutas y verduras; no fue el caso. Sólo dos puestos de libros, el primero lleno de libros para niños, algunos para adultos, la mayoría en catalán, claro, algunos en español y atendido por unos encantadores adolescentes. El otro, libros de segunda mano, por una habitante del pueblo muy sonriente.
"Todavía es muy pronto, hay poca gente, ya verá sobre las doce" me dijo una señora. Tenía razón. Pero a las 10h30 estuve encantada de ver numerosos niños, bueno más bien niñas, hojeando libros. Unas señoras también, y no me acuerdo haber visto ningún hombre...

 
Fernando del Paso

El premio Cervantes, máximo galardón de la letras en español, atribuido al Mexicano Fernando del Paso en 2015, le fue entregado hoy en una ceremonia presidida por el Rey.
Todavía no he leído ninguna novela suya pero sí algunos poemas son muy conseguidos. Publicaré unos.


Merci Sable!


13 avr. 2016

Une abeille? ¿Una abeja?



Est-ce une abeille, "affairée, zélée" comme dit mon amie E.? Je ne l'ai pas 

aperçue en prenant la photo.

Cette semaine, trop fatiguée pour faire un billet, simplement une photo.

¿Será una abeja, "atareada, diligente", como dice mi amiga E.? No la vi al 

sacar la foto.

Esta semana, demasiado cansada para escribir una entrada, simplemente une

foto.


7 avr. 2016

Une femme si légère.../ Una mujer tan ligera...




Oliverio Girondo ((Buenos Aires, 1881 – 1967), poète argentin qui révolutiona l'esthétique de son pays, à travers une oeuvre qui incorpora les principaux courants vangardistes.
(Nous retrouvons ici l'ultraïsme; c'est promis, mon prochain billet vous expliquera ce mouvement!)
Dans ses recueils, dont Épouvantails d'où est extrait le poème d'aujourd'hui, il démontre qu'il est passé maître dans le maniement de la métaphore ainsi qu' une confiance absolue dans le pouvoir de l'image poétique pour atteindre l'essence des choses.
Il possédait une étonnante habilité pour le maniement de l'ironie, ceci doublé d'une attitude irrévérencieuse du point de vue moral et esthétique. De plus son sens de l'humour, que vous pourrez apprécier dans le poème, était réjouissant.

Oliverio Girondo (Buenos Aires, 1881 - 1967), poeta argentino que revolucionó la estética de su país a través de una obra que incorpora las principales corrientes vanguardistas.

(Encontraremos aquí el ultraísmo; como prometí, en mi próxima entrega explicaré ese movimiento)
En sus libros, como Espantapájaros del cual he extraído el poema de hoy, demuestra que se ha convertido en un maestro en el manejo de la metáfora y adquirido una absoluta confianza en el poder de la imagen poética para alcanzar la esencia de las cosas.
Posee una sorprendente habilidad para el manejo de la ironía acompañada de una actitud irreverente desde el punto de vista moral y estético. Por otra parte, su sentido del humor, que podréis apreciar en el poema, resulta regocijante.
Fuente: http://www.biografiasyvidas.com/biografia/g/girondo.htm
 


Agatha Belaya "Following an umbrella"



Je me fiche éperdument que les femmes
aient des seins comme des magnolias ou comme des figues sèches;
un cutis de pêche ou de papier de verre.
Je donne une importance égale à zéro,
à ce qu'elles se lèvent avec une haleine aphrodisiaque
ou une haleine d'insecticide.
Je suis parfaitement capable de supporter chez elles
un nez qui obtiendrait le premier prix
dans une exposition de carottes;

Mais ça oui! -et sur ce point je suis irréductible- je ne leur pardonne,
sous aucun prétexte, de ne pas savoir voler.
Si elles ne savent pas voler, celles qui prétendent me séduire perdent leur temps!
Ceci fut- et pas une autre- la raison de tomber si follement
amoureux de María Luisa.

Que m'importaient ses lèvres intermittentes et ses chaleurs sulfureuses?
Que m'importaient ses extrémités de palmipède
et ses regards de pronostic réservé?
María Luisa était une vraie plume!
Dès l'aube elle volait de la chambre à la cuisine,
de la salle à manger à la réserve.
C'est en volant qu'elle me préparait le bain, la chemise.

Elle réalisait ses courses, son ménage en volant...
Avec quelle impatience j'attendais qu'elle revienne, en volant,
d'une promenade dans les environs!
Au loin, perdu entre les nuages, un petit point rose.
María Luisa! María Luisa!”...et quelques secondes plus tard,
elle m’enlaçait de ses jambes de plume,
pour m'emmener, tout volant, n'importe où.
Pendant des kilomètres de silence nous projetions une caresse
qui nous rapprochait du paradis;
des heures entières nous nichions dans un nuage,
comme deux anges, et soudain,
en vrille, en feuille morte,
l’atterrissage forcé d'un spasme.

*Quel délice d’avoir une femme aussi légère…,
même si elle nous fait voir trente-six chandelles, de temps en temps!
Quelle volupté de passer ses journées dans les nuages
et ses nuits dans un vol sans escale!
Après avoir connu une femme éthérée,
Quelle sorte d’attrait une femme terrestre peut-elle offrir?
Il n’y a pas de différence substantielle, n’est-ce pas?
 
entre vivre avec une vache ou  avec une femme 
qui a les fesses à soixante-dix huit centimètres au-dessus du sol.
Moi, du moins, je suis incapable de comprendre
la séduction d’une femme pédestre,
et pour autant que je m’efforce de le concevoir,
je ne peux même pas imaginer
qu’on puisse faire l’amour autrement qu’en volant.

* Cette dernière partie de la traduction est empruntée à 
Juliette Gheerbrant et Olivier Favier sur l'excellent site
http://dormirajamais.org/girondo/
Le reste est de moi.


No se me importa un pito que las mujeres
tengan los senos como magnolias o como pasas de higo;
un cutis de durazno o de papel de lija.
Le doy una importancia igual a cero,
al hecho de que amanezcan con un aliento afrodisíaco
o con un aliento insecticida.
Soy perfectamente capaz de sorportarles
una nariz que sacaría el primer premio
en una exposición de zanahorias;
¡pero eso sí! -y en esto soy irreductible- no les perdono,
bajo ningún pretexto, que no sepan volar.
Si no saben volar ¡pierden el tiempo las que pretendan seducirme!
Ésta fue -y no otra- la razón de que me enamorase,
tan locamente, de María Luisa.
¿Qué me importaban sus labios por entregas y sus encelos sulfurosos?
¿Qué me importaban sus extremidades de palmípedo
y sus miradas de pronóstico reservado?
¡María Luisa era una verdadera pluma!
Desde el amanecer volaba del dormitorio a la cocina,
volaba del comedor a la despensa.
Volando me preparaba el baño, la camisa.
Volando realizaba sus compras, sus quehaceres…
¡Con qué impaciencia yo esperaba que volviese, volando,
de algún paseo por los alrededores!
Allí lejos, perdido entre las nubes, un puntito rosado.
« ¡María Luisa! ¡María Luisa! »… y a los pocos segundos,
ya me abrazaba con sus piernas de pluma,
para llevarme, volando, a cualquier parte.
Durante kilómetros de silencio planeábamos una caricia
que nos aproximaba al paraíso;
durante horas enteras nos anidábamos en una nube,
como dos ángeles, y de repente,
en tirabuzón, en hoja muerta,
el aterrizaje forzoso de un espasmo.
¡Qué delicia la de tener una mujer tan ligera…,
aunque nos haga ver, de vez en cuando, las estrellas!
¡Que voluptuosidad la de pasarse los días entre las nubes…
la de pasarse las noches de un solo vuelo!
Después de conocer una mujer etérea,
¿puede brindarnos alguna clase de atractivos una mujer terrestre?
¿Verdad que no hay diferencia sustancial
entre vivir con una vaca o con una mujer
que tenga las nalgas a setenta y ocho centímetros del suelo?
Yo, por lo menos, soy incapaz de comprender
la seducción de una mujer pedestre,
y por más empeño que ponga en concebirlo,
no me es posible ni tan siquiera imaginar
que pueda hacerse el amor más que volando.

Una biografía http://www.biografiasyvidas.com/biografia/g/girondo.htm
Más poemas de Girondo: http://amediavoz.com/girondo.htm