29 juil. 2013

Foc i fum*


Trois longs jours de fumées, avions et hélicoptères circulant sans répit. 

Tres largos días de humos, aviones y helicópteros circulando sin cesar.


Au-dessus de chez moi


O. m'envoie cette photo, gracias!
 
Des hommes et femmes que je trouve héroïques, pilotes ou appartenant à la protection civile, aux pompiers... une mobilisation sans précédent ici. Le nombre d'hectares brûlés l'est également: toute la côte ouest de la Sierra de Tramuntana semble un paysage lunaire, fumant, désolé. 
Hombres y mujeres que considero heroicos, pilotos, miembros de Protección civil, bomberos...un movilización sin precedente aquí. El número de hectáreas quemadas lo es también . Toda la costa oeste de la Sierra de Tramuntana se parece a un paisaje lunar, humeante, desolado.
 

Foto: Diario de Navarra

 
Enfin, en ce lundi après quatre-heures, le bal des avions a cessé, les habitants du village évacué, Estellencs, peuvent rentrer chez eux.
Il semble que le feu soit dû à un petit malin qui a brûlé quelques branches mortes vendredi dernier. C'est absolument interdit, bien sûr, de plus il faisait 38 degrés et le vent soufflait fort....


Por fin, esta tarde de lunes, el baile de los aviones casi ha parado, los habitantes del pueblo desalojado, Estellencs, pueden volver a sus casas.
Parece ser que el fuego es debido a un listillo que quemó rastrojos a pesar de todas las prohibiciones, del calor tremendo y del viento fuerte.



Un endroit par où le feu est passé est la Mola de s'Esclop, et à propos d'un endroit précis où se trouve une cabane appelée, la Caseta de n'Aragó, je voulais vous raconter une anecdote de l'Histoire.
Un lugar por el cual pasó el fuego es La Mola de s'Esclop, y, a propósito de un lugar preciso donde se encuentra una cabaña llamada La caseta de n'Aragó, os quería contar una anécdota de la Historia.



Reste de la "maison" de François Aragó


Vers 1806, le grand scientifique français, originaire de Estagell (catalogne – France) François Aragó décida de compléter les mesures de l'arc méridien terrestre et se rendit à Formentera puis à Mallorca. Il disposait d'un petit voilier dirigé par un patron, un certain Damià. Pour réaliser ses mesures, il campa des mois durant au sommet de la montagne s'Esclop (vous pourrez lire tous les détails ici).
Tandis qu'il effectuait ces travaux, la guerre éclata entre la France et l'Espagne. 1808. Il fut illico pris pour un espion car, pour réaliser un triangle, il communiquait par des feux avec un point de l'île d'Ibiza et un autre à Formentera. Une escadrille partit à sa recherche mais Damià, plus rapide, le prévint et lui apporta vite des vêtements majorquins; c'est ainsi qu'il trompa ses poursuivants en leur répondant en majorquin-catalan et il arriva au château de Bellver où, plus pour sa protection que par punition, il fut enfermé 2 mois. Après il réussit à atteindre Cabrera puis  Alger.

                          Mola de s'Esclop 926m.

Hacia 1806, el gran científico francés, nacido en Estagell (Cataluña francesa) , François Aragó, decidió completar las medidas del arco meridiano terrestre y se fue a Formentera, luego a Mallorca. Disponía de un pequeño velero llevado por un patrón, un tal Damià. Para realizar sus medidas acampó durante meses en lo alto del monte s'Esclop.
Mientrás efectuaba sus medidas, estalló la guerra entre Francia y España. 1808. Fue de inmediato tomado por une espía ya que, para realizar un triángulo, comunicaba mediante fuegos con puntos de Ibiza y Formentera.
Un escuadrón se fue en su búsqueda, pero Damià, más veloz, le avisó y le llevó ropa mallorquina; es así como engañó a sus perseguidores, saludándoles también en mallorquín. Llegó al Castillo de Bellver dónde, más por su seguridad que por castigo, quedó encerrado 2 meses.
Después consiguió huir a Cabrera y de allí a Argel.

* Foc i fum est du catalan, feu et fumée / fuego y humo

24 juil. 2013

Parlez-moi de la pluie....


(Lo siento amigos, el calor y las siestas...en fin, no he traducido esta entrada al español tratándose de un diccionario de la lluvia en francés....pereza veraniega)

 La pluie dans tous ses états...

Peut-on imaginer plus plaisante activité quand un soleil cruel fait grimper les températures à 35º que de s'immerger dans Le dictionnaire de la pluie?
Dans l'avant-propos l'auteur, Patrick Boman écrit : “cette pluie vitale qui arrose les champs, nourricière, bien qu'il s'agisse d'un cliché, d'une vérité oubliée, tant la religion du loisir ensoleillé, cette pitoyable héliolâtrie, est devenue totalitaire, cette pluie irrigue également notre imagination...”.

Un gros (mais pas lourd) dictionnaire (404 pages), vraiment plaisant à lire, rempli de dictons, tiens, demain, sous le mot Juillet: 25 juillet,

Pluie violente à la Saint Christophe
Mène à la catastrophe”

Des proverbes aussi: au mot Bretagne, ceci:

 « Glav da sul
Glav da lun
Ha glave e-pad ar sizhun »
(Pluie le dimanche / Pluie le lundi / Et pluie toute la semaine).

Les saints, processions, rites pour faire pleuvoir, pour arrêter la pluie sont innombrables...,et ce dans le monde entier. L'auteur nous emmène partout. En Chine par exemple, ce rite pour le moins étrange:

- En cas de sécheresse , il convenait de brûler en sacrifice des coqs et des porcs de trois ans, de griller au son des tambours la queue de deux vieux verras. À noter que le Ciel n'accepte pas le sacrifice de porcs au groin retroussé, et, de même, refuse de faire pleuvoir dans les narines de visages tournés vers le ciel. (Granet 1959)”

« En Nouvelle-Poméranie, lorsqu'il pleut trop, les Sulka, pour faire cesser la pluie, mettent des pierres sur le feu, en prononçant certains mots ; quand elles sont chaudes, on les porte dehors, toujours en prononçant des formules. Les gouttes de pluie, en tombant sur ces pierres, se brûlent, et alors la pluie cesse. »

Extremadura, procession:  on a sorti San Isidro pour faire cesser la pluie (2005)

On y trouve de nombreuses comptines, voyons, laquelle choisir?

Comptine wallonne:
I ploû
Lè beguène sont fou
Lè curè sont resserés.

( Il pleut / Les religieuses sont sorties / Les curés sont enfermés.)


Des poèmes, de jolis Haïkus, dont un de Bashô, dont l'auteur dit: “ ..inégalable, extrait du Manteau de pluie de singe,...” 
 
Première averse
Le singe aussi aimerait
Un petit manteau

Des peintres bien sûr, prenons Gustave Caillebotte ( 1848- 1894)
Rue de Paris, temps de pluie.
À propos de ce tableau, pseudo- académique par sa facture, très moderne par son sujet (…), la critique de l'époque, venimeuse, relevait que, s'il pleuvait bien, les parapluies étaients secs! (Distel 1994)”



Et puis des chansons, vous en connaissez, Brel, Nougaro, Barbara,....des textes d'auteur: Musset Monsieur le vent et Madame la pluie par exemple.


Je ne voudrais pas vous ennuyer par trop de longueurs, terminons donc par ceci: au mot Lexique je trouve Lexique flamand. Vous le savez, je suis née dans cette belle partie de la Belgique, et voilà donc ce que ce foisonnant, passionnant dictionnaire nous dit:

Dufour (1946) nous donne: regenvlaag pour l'ondée, stortregen pour l'averse, slagregen pour une pluie battante, regenbui pour un grain, blaaskenregen pour une “pluie à bulles””

Alors...si jamais vous avez envie de m'envoyer quoi que ce soit de votre région, sur la pluie, j'en ferai un prochain billet.


Référence unique: Dicionnaire de la pluie, Patrick Boman, éditions du Seuil.

18 juil. 2013

¡Madre mía!

Lentement la caméra se balade sur des paysages verdoyants, des cours d'eau qui serpentent joyeusement la France ; une voix masculine, agréable, détaille l'un ou l'autre château datant du XIVº siècle, on traverse de jolis villages...
Changement de plan. Cette fois c'est une vue aérienne ; une longue route où de petits points se déplacent. Comme une colonne de fourmis, parfois solitaires, souvent par paquets.

En tête quelques échappés, vont-ils le rester ?, en queue ceux qui ont décroché, vont-ils atteindre le but ? Les corps penchés se distinguent maintenant, les jambes surtout, les bras, très bronzés. Rien que des hommes, partout : dans les voitures des « spécialistes » et soignants, sur les motos qui trop souvent gênent nos gaillards à pédale, les journalistes au micro...

Si ce n'étaient leurs maillots dûment décorés du nom de leurs sponsors, comment les reconnaître du haut, de loin? Leurs mères, sûrement.

Mais les innombrables caméramen à moto nous donnent des images individuelles, et oui, bien sûr, c'est Contador à côté du maillot jaune, serré de près par Mollema et Valverde.

Vision finale, de face, juste avant l'arrivée où le peloton lancé à toute allure, tête baissée, ressemble tout à coup à une horde de taureaux au galop.
«  Vu comme ça, moi le Tour me fait peur » dis-je à M.A.

C'est un passionné du Tour , vais-je être piétinée?

« C'est en effet fort effrayant » me dit-il.


La cámara se pasea lentamente sobre los verdes paisajes, ríos y riachuelos serpentean alegremente Francia; una voz masculina, agradable, detalla este o aquel castillo del siglo XV, mientras atravesamos bonitos pueblos... Cambio de plano. Esta vez es una vista aérea ; una larga carretera en la que se desplazan pequeños puntos. Como una fila de hormigas, a veces solitarias, a veces en grupo.

A la cabeza algunos escapados, ¿llegaran así a la meta?, en la cola aquellos que han perdido pie,¿llegarán a tiempo ? Los cuerpos inclinados se distinguen ahora, sobre todo las piernas, los brazos, muy morenos. Solo hombres por doquier : en los coches de los « especialistas » y de los ayudantes, sobre las motos que, con demasiada frecuencia, estorban a los mozos que pedalean, los periodistas con micrófonos...
Si no fuera por las camisetas debidamente decoradas con el nombre de los patrocinadores, ¿cómo reconocerlos desde lo alto, desde lejos ? Sus madres, seguramente.

Pero los innumerables cámaras en moto nos dan imágenes individuales ; Contador al lado del « maillot Jaune » seguido de cerca por Mollema y Valverde.
Visión final de frente, justo antes de la meta.
Lanzado sin freno, el pelotón, la cabeza gacha, me parece de repente, una horda de toros desbocada. “Me da como miedo”, le digo a M.A. y temo su respuesta.
M.A. es un hombre y además apasionado por el Tour. Sin embargo me dice : “en efecto la cosa asusta”.