29 mars 2013

L'éternel printemps de Rosalía / La eterna primavera de Rosalía



Comment aborder l'oeuvre poétique de Rosalía de Castro (1837-1885)? Je vous parlerai d'elle dans le prochain billet, mais aujourd'hui j'ai traduit ce poème qui semble si simple.

¿Cómo abordar la obra poética de Rosalía de Castro? Os hablaré 
de ella en la próxima nota, pero os dejo hoy con este poema que
 parece tan simple.


Mallorca, ce matin, près de Raixa

(clic sur les photos, elles bien plus belles en grand)
 
On dit que les plantes ne parlent pas

Rosalía de Castro


On dit que ni les plantes, ni les sources, ni les oiseaux ne parlent,
Non plus la vague et ses grondements, ni les astres et leur brillance,
On le dit, mais c'est faux, car toujours quand je passe,
Ils murmurent et s'exclament:
- Voilà la folle rêvant
De l'éternel printemps de la vie et des champs,
Et déjà bien vite, bien vite, elle aura les cheveux blancs,
Et tremblante, gelée, elle voit que le givre couvre le champ.

- Il y a des cheveux blancs sur ma tête, et du givre dans les champs,
Mais je continue à rêver, pauvre, incurable somnambule,
À l'éternel printemps de la vie qui s'éteint
Et à la persistante fraîcheur des champs et des âmes,
Bien que les uns se fanent et les autres s'embrasent.

Astres et sources et fleurs, ne médisez pas de mes rêves,
Sans eux, comment vous admirer et comment vivre sans eux?

(Trad: Colo) 

Mallorca, Cala Gamba

Dicen que no hablan las plantas

Rosalía de Castro



Dicen que no hablan las plantas, ni las fuentes, ni los pájaros,
Ni el onda con sus rumores, ni con su brillo los astros,
Lo dicen, pero no es cierto, pues siempre cuando yo paso,
De mí murmuran y exclaman:
—Ahí va la loca soñando
Con la eterna primavera de la vida y de los campos,
Y ya bien pronto, bien pronto, tendrá los cabellos canos,
Y ve temblando, aterida, que cubre la escarcha el prado.

—Hay canas en mi cabeza, hay en los prados escarcha,
Mas yo prosigo soñando, pobre, incurable sonámbula,
Con la eterna primavera de la vida que se apaga
Y la perenne frescura de los campos y las almas,
Aunque los unos se agostan y aunque las otras se abrasan.

Astros y fuentes y flores, no murmuréis de mis sueños,
Sin ellos, ¿cómo admiraros ni cómo vivir sin ellos?

26 mars 2013

Avant le blanc / Antes del blanco

Avant l'explosion, c'est le moment où je préfère le jasmin.
Un rose pas mièvre pour un sou,
un début de senteur qui par la suite écœurera un peu.

Lente préparation avant le climax, une merveille.


Antes de la explosión, es el momento que me gusta más el jazmín.
Un color rosa, nada remilgado, 
un principio de fragancia que empalagará un poco, después.

Lenta preparación antes del clímax, una maravilla.


Lily m'envoie les paroles d'une chanson d'Elisa Vellia (son site officiel). Je ne la connaissais pas cette artiste gréco-française / bretonne, un vrai plaisir cette découverte, grand merci Lily!

La chanson ne semble pas disponible online, mais elle m'a gentiment envoyé les paroles:


Parfum du passé
Parole et musique Elisa Vellia

Elle se glisse dans la cour.
Elle reste là, assise à veiller
Le doux silence de la nuit,
A bavarder avec le jasmin.

Très lentement, elle parle.

Jasmin, ton parfum si doux
Me projette vers le passé.
Qui ai-je oublié, à qui ai-je pensé,
Je regarde les étoiles du ciel,
Je les appelle …

Très lentement, elle regarde.

Elle compte les étoiles,
Elle compte les vieux papiers,
les souvenirs jaunis,
elle range le temps.
Qui en est le maître ?
Si seulement …

Très lentement, elle compte.


CD : Voleur de secrets




23 mars 2013

Joan Miró et Ubu le tyran


Ubu, Alfred Jarry et puis cette chanson de Dick Annegard qu'enfants on chantait à tue-tête, enchantés par le petit zizi et le gros cul, la femme infâme...et le roi-tyran qui “est mouru”.
 

Joan Miró fut fasciné par ce tyran: " Maintenant tout le monde voit clairement que ce que Alfred Jarry a imaginé était en fait Franco et les siens. C'est la raison pour laquelle Ubu m'a fasciné pendant les années de franquisime, et c'est la raison pour laquelle je l'ai dessiné si souvent”.
Un aspect peu connu de Miró celui de résistant au franquisme, de sa lutte contre le dictateur, pour la liberté.
Il l'a illustrée abondamment dans trois séries de dessins: Ubu Roi, L'enfance d'Ubu, Ubu aux Baléares.








 Une partie, celle que j'ai vue, les dessins sont fort amusants, se trouve au Musée Es Baluard, Palma de Majorque. 
 
(clic pour agrandir)

Il existe une pièce de théâtre, “Mori y Merma” sur le même thème: les décors et marionnettes sont été entièrement réalisés par Miró.



Ubú, Alfred Jarry, y esta canción en francés del holandés Dick Annegarn que, niña, canturreaba porque habla del pito pequeño y del culo gordo del tirano, de su mujer, infame, y del rey “que ha morido”.


Joan Miró fue fascinado por ese tirano: “Ahora todo el mundo ve claro que aquello que Alfred Jarry imaginó era en realidad Franco y los suyos. Esta es la razón por la cual Ubú me ha fascinado durante los años del franquismo, y es la razón por la cual lo he dibujado tan a menudo".
Un aspecto poco conocido el del artista resistente al franquismo, de su lucha contra el dictador, por la libertad.

La ilustró en numerosos dibujos de tres series: Ubú Rey, La infancia de Ubú, Ubú en las Baleares. Una parte de ellos, los que ví, son muy divertidos, se encuentra en el Museo es Baluard, Palma de Mallorca.


Existe una obra de teatro, “Mori y Merma” que trata del mismo tema: el decorado y las marionetas fueron realizados por Miró.


17 mars 2013

Gris dimanche / Domingo gris

Capdepera, Mallorca mars 2013

Le vacarme des vagues,
du vent,
a couvert ses mots.
Quels étaient-ils?

El estruendo de las olas, 
del viento, 
ha tapado sus palabras.
¿Qué decía?


13 mars 2013

Combien je suis / Cuántos soy


Il est des semaines où, on ignore pourquoi, une image, une musique, un mot, une idée, s'obstinent à nous poursuivre.
Cette semaine-ci, sur une place de Palma où je me baladais avec mon appareil, j'ai photographié ce panneau. 
Ciertas semanas una imagen, una música, una palabra, une idea, se obstinan en perseguirnos.
Esta semana empezó en una plaza de Palma donde paseaba con mi cámara y fotografié esta señal.


Plaza Progreso, Palma de Mallorca

 
Pourquoi ce mot, là?
J'y pensais encore quand j'ai vu cette peinture illustrant je ne sais plus quoi...signée : Confusion Group. Espagnols, de Madrid*.

¿Por qué esa palabra, allí?
Todavía pensaba en ello cuando vi esta pintura ilustrando no me acuerdo qué texto...firmada: Confusion Group. Españoles, de Madrid*.

Confusion Group: Sólo son rostros


Troublée par tant de confusions je me suis mise à traduire ce poème...ce qui n'a fait qu'augmenter mon chaos mental!
Perturbada por tantas confusiones decidí publicar este poema...¡lo que no hizo más que aumentar mi caos mental!



Pablo Neruda –
Nous sommes beaucoup
Vaguedivague (Estravagario, 1958)

De tant d’hommes que je suis, que nous sommes,
je ne puis en trouver aucun:
ils se perdent sous mes vêtements,
ils sont partis dans une autre ville.

Lorsque tout est prêt
pour me montrer intelligent
le sot caché en moi
parle par ma bouche.

D’autres fois je m’endors parmi
la société distinguée
et quand je cherche en moi le courageux,
un lâche inconnu de moi
s'empresse de prendre avec mon squelette
mille précautions délicieuses.

Quand une maison respectée brûle
au lieu du pompier que j’appelle
c'est l’incendiaire qui se précipite
et celui-là c’est moi. Je n'y peux rien.
Comment faire pour me choisir?
Comment me racheter?

Tous les livres que je lis
célèbrent des héros éclatants
toujours sûrs d’eux-mêmes:
je meurs de jalousie pour eux,
et dans les films de vents et de balles,
je demeure à jalouser le cavalier,
je demeure à admirer le cheval.

Mais lorsque j’appelle l’intrépide
c’est le vieux paresseux qui m’arrive,
et ainsi je ne sais qui je suis,
je ne sais combien je suis ou serons.

J’aimerais appuyer sur une sonnette
et faire sortir mon véritable moi
car si de moi j’ai besoin
je ne dois pas me dérober.

(...)

(Trad: Colo)
PABLO NERUDA





 Muchos somos.

Estravagario, 1958 

De tantos hombres que soy, que somos,
no puedo encontrar a ninguno:
se me pierden bajo la ropa,
se fueron a otra ciudad.

Cuando todo está preparado
para mostrarme inteligente
el tonto que llevo escondido
se toma la palabra en mi boca.

Otras veces me duermo en medio
de la sociedad distinguida
y cuando busco en mí al valiente,
un cobarde que no conozco
corre a tomar con mi esqueleto
mil deliciosas precauciones.

Cuando arde una casa estimada
en vez del bombero que llamo
se precipita el incendiario
y ése soy yo. No tengo arreglo.
Qué debo hacer para escogerme?
Cómo puedo rehabilitarme?

Todos los libros que leo
celebran héroes refulgentes
Siempre seguros de sí mismos:
me muero de envidia por ellos,
y en los films de vientos y balas
me quedo envidiando al jinete,
me quedo admirando al caballo.  

Pero cuando pido al intrépido
me sale el viejo perezoso,
y así yo no sé quién soy,
no sé cuántos soy o seremos.  

Me gustaría tocar un timbre
y sacar el mí verdadero
porque si yo me necesito
no debo desaparecerme. 
 

*Confusion Group es un grupo artístico que desarrolla su actividad en Madrid desde hace ocho años, en distintas disciplinas (artes plásticas, fotografía, vídeoarte, instalaciones, música, literatura…) tanto individual como colectivamente. También trabajan en colaboración con otros artistas. Confusion Group is an artistic group that develops his activity in Madrid for eight years, in different disciplines (plastic arts, photo, vídeoarte, art installations, music, literature…) both individual as collectivly. They also work incollaboration with other artists.
http://www.confusiongroup.com/paintings.html

8 mars 2013

Chair et âme / Carne y alma


Aujourd'hui je vous propose une sélection personnelle d'extraits de divers poèmes de Julia de Burgos.
Hoy os propongo une selección personal de extractos de diversos poemas de Julia de Burgos.



Le mystère est-il bleu?
Penchée en moi même je contemple ma délivrance,
qui me ramène à la vie dans ton éclat...

(Du poème “ Il n'y a pas d'abandon”)



¿Es azul el misterio?

Asomada en mi misma contemplo mi rescate,
que me vuelve a la vida en tu destello...

( Del poema: No hay abandono)



Soy ola de abandono,
derribada, tendida,
sobre un inmenso azul de sueños y de alas.

Je suis vague d'abandon,
abattue, tendue,
sur un immense bleu de rêves et d'ailes.

DONDE COMIENZAS TÚ (extracto)
OÙ TU COMMENCES(extrait) J. de Burgos



Chanson nue (extrait) J. de Burgos


Réveillée des caresses,
sur mon corps je sens encore ton étreinte.
Frémissante et légère j'avance toujours dans ton image.
Si profond et instinctif fut mon simple appel!
Canción desnuda (extracto)

Despierta de caricias,
aún siento por mi cuerpo corriéndome tu abrazo.
Estremecido y tenue sigo andando en tu imagen.
¡Fue tan hondo de instintos mi sencillo reclamo...



Minuit (extrait) J. de Burgos

Un tremblement indécis de tropique
pénètre notre alcôve. Entretemps,
ta vie et la mienne se sont embrassées...
et nos âmes vont s'approchant!

Comme je sens que je suis dans ta chair
tel un épi à l'ombre de l'astre!
Comme je sens que j'atteins ton âme
et que là-bas tu m'attends!

Se sont unis, mon amour, se sont unis
nos rires plus blancs que le blanc,
et, ô miracle! dans la lumière d'une larme
se sont embrassés tes pleurs et mes pleurs...


Azul de noche. Carlos E. Hergueta



Medianoche

Un temblor indeciso de trópico
nos penetra la alcoba. ¡Entre tanto,
se han besado tu vida y mi vida...
y las almas se van acercando!

¡Cómo siento que estoy en tu carne
cual espiga a la sombra del astro!
¡Cómo siento que llego a tu alma
y que allá tú me estás esperando!

Se han unido, mi amor, se han unido
nuestras risas más blancas que el blanco,
y ¡oh milagro! en la luz de una lágrima
se han besado tu llanto y mi llanto...


(Toutes les traductions : Colo)

2 mars 2013

Les horizons appris / Los horizontes aprendidos



Une poésie peu et mal connue celle de la portoricaine Julia de Burgos (1914-1953), une langue rythmée, à lire, écouter, chanter.



Una poesía poco y mal conocida la de la portorriqueña Julia de Burgos (1914-1953), una lengua con ritmo para leer, escuchar, cantar.







JE FUS MA PROPRE ROUTE
Julia de Burgos


Je voulus être comme les hommes voulaient que je sois:
une tentative de vie;
un jeu de cache-cache avec mon être.
Mais j'étais faite de présents,
et mes pieds plats sur la terre prometteuse
ne souffraient pas de marcher en arrière,
et ils poursuivaient vers l'avant, vers l'avant,
trompant les cendres pour atteindre le baiser
de nouveaux sentiers.


À chaque pas sur ma route vers le front
déchirait mes épaules le battement désespéré
des vieux troncs.

Mais la branche était à jamais libérée,
et à chaque nouveau coup mon regard
se séparait encore, encore et encore des lointains
horizons appris:
et mon visage prenait une expression qui montait de l'intérieur,
l'expression définie qui montrait un sentiment
de libération intime;
un sentiment qui surgissait
de l'équilibre entretenu entre ma vie
et la vérité du baiser des nouveaux sentiers.

(...)



Je voulus être comme les hommes voulurent que je sois:
Une tentative de vie;
un jeu de cache-cache avec mon être.
Mais j'étais faite de présents;
quand les hérauts m'annonçaient déjà
dans le défilé royal des vieux troncs
mon désir de suivre les hommes s'est brisé,
et l'hommage est resté là à m'attendre.
Trad: Colo


 
YO MISMA FUI MI RUTA 
Julia de Burgos


Yo quise ser como los hombres quisieron que yo fuese:
un intento de vida;
un juego al escondite con mi ser.
Pero yo estaba hecha de presentes,
y mis pies planos sobre la tierra promisora
no resistían caminar hacia atrás,
y seguían adelante, adelante,
burlando las cenizas para alcanzar el beso
de los senderos nuevos.

A cada paso adelantado en mi ruta hacia el frente
rasgaba mis espaldas el aleteo desesperado
de los troncos viejos.

Pero la rama estaba desprendida para siempre,
y a cada nuevo azote la mirada mía
se separaba más y más y más de los lejanos
horizontes aprendidos:
y mi rostro iba tomando la expresión que le venía de adentro,
la expresión definida que asomaba un sentimiento
de liberación íntima;
un sentimiento que surgía
del equilibrio sostenido entre mi vida
y la verdad del beso de los senderos nuevos.

(...)


Yo quise ser como los hombres quisieron que yo fuese:
un intento de vida;
un juego al escondite con mi ser.
Pero yo estaba hecha de presentes;
cuando ya los heraldos me anunciaban
en el regio desfile de los troncos viejos,
se me torció el deseo de seguir a los hombres,
y el homenaje se quedó esperándome.



Dans le prochain billet sa poésie amoureuse, très sensuelle.
En la próxima entrada su poesía amorosa, muy sensual.