31 mars 2012

Jordi Savall, un concert / un concierto


La musique n'existe que quand on la chante, on la joue. S'il y a un art qui ne peut avoir de musée, c'est la musique. Elle est toujours vivante. “ Jordi Savall

La música existe sólo cuando se canta, se toca. Si hay un arte que no puede tener un museo es la música. Ésta es siempre viva “Jordi Savall


Vous vous souvenez, car vous avez bonne mémoire, du billet publié au début du mois sur Arianna Savall où il était bien sûr également question de son père, Jordi Savall.

Suite à sa publication m'arrive de la Cité de la Musique de Paris l'information suivante:

Nous avons le plaisir d'accueillir le 11 avril Jordi Savall & Lux Feminae dans le cadre du cycle "Passions, le sang du Christ". Le musicien explore les représentations animales du divin aux origines du christianisme.Vous trouverez plus d'informations sur ce concert à l'adresse suivante : http://citedelamusique.fr/francais/evenement.aspx?id=11546 »


Os acordáis, porque tenéis buena memoria, que a principios de mes publiqué una entrada sobre Arianna Savall, mencionando, claro está, a su padre Jordi Savall.

Después de su publicación me llega de la Cité de la Música de París la información siguiente:

«Tenemos el gusto de acoger el día 11 de Abril a Jordi Savall & Lux Feminae en el cuadro del ciclo “Pasiones, la sangre de Cristo”. El músico explora las representaciones animales de lo divino en los orígenes del cristianismo. Más información está disponible en la dirección siguiente: http://citedelamusique.fr/francais/evenement.aspx?id=11546 »


Que ce serait bien un petit séjour à Paris !

Si je n'habitais si loin et sur une île, je me précipiterais à ce concert de musiques des XII et XIIIº s. ; de plus je ne connais pas encore la Cité de la Musique.

Mais vous, vous serez peut-être dans les environs à cette date?

Si no viviera tan lejos y en una isla, me precipitaría a este concierto de música de los siglos XII y XIII; además no conozco todavía la Cité de la Musique, pero ¿tal vez os encontraréis por allí en esta fecha?


Si vous vous trouvez ailleurs qu'à Paris, des concerts sont programmés dans d'autres villes, voici le programme:

Si os encontráis en otro lugar de Francia, unos conciertos están programados en otras ciudades.


Dans un tout autre genre, juste pour le plaisir: Folías de España

En otro estilo y solo por el placer: Folías de España.



24 mars 2012

Un si profond malaise / Un malestar tan profundo




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Je me souviens des noirs matins du soleil
Quand j'étais fillette
Recuerdo las negras mañanas de sol
Cuando era niña

La poésie d'Alejandra Pizarnik est faite de silences, de miroirs, d'ombres inquiétantes, de jardins, de murs fissurés, de blessures mortelles...
Comme le dit Angèle Paoli (Terres de femmes – poèmes en espagnol) dans un superbe texte, tout en délicatesse et nuances, on s'attache à ses mots et essaye de trouver où se raccrocher, une lueur.
Curieux qu'elle soit si peu connue par ici, elle qui est presque vénérée en Argentine. Alejandra a pourtant passé plusieurs années de sa vie à Paris et a traduit Bonnefoy, Artaud, Michaux et Aimé Césaire.
Peut-être effraye-t-elle trop?
Vous trouverez sa biographie, des poèmes en français et une excellente analyse de ses mots sur le blog Esprits Nomades.

Alors j'ai cherché une lueur, j'en ai trouvé une dans l'érotisme.

AMANTES
Una flor
no lejos de la noche
mi cuerpo mudo
se abre
a la delicada urgencia del rocío
De "Los trabajos y las noches" 1965

Amants
Une fleur
pas loin de la nuit
mon corps muet
s'ouvre
à la délicate urgence de la rosée.
(Traduction: Colo)

Plus sombres ces mots extraits d'un de ses recueils, “L'arbre de Diane”.
Más oscuras, estas palabras de uno de sus libros “El árbol de Diana”.

7Salta con la camisa en llamas
de estrella a estrella,
de sombra en sombra.
Muere de muerte lejana
la que ama al viento.

Saute la chemise en feu
d'étoile en étoile,
d'ombre en ombre.
Meurt de mort lointaine
celle qui aime le vent.

11

ahora
en esta hora inocente
yo y la que fui nos sentamos
en el umbral de mi mirada.

maintenant
en cette heure innocente
moi et celle que je fus nous asseyons
sur le seuil de mon regard.

37
más allá de cualquier zona prohibida
hay un espejo para nuestra triste transparencia

au-delà de toute zone interdite
il y a un miroir pour notre triste transparence.

Et quelques vers d'un poème.
Exilio
Exil

A Raúl Gustavo Aguirre

(...)
¿Y quién no tiene un amor?
¿Y quién no goza entre amapolas?
¿Y quién no posee un fuego, una muerte,
un miedo, algo horrible,
aunque fuere con plumas,
aunque fuere con sonrisas?
Siniestro delirio amar a una sombra.
La sombra no muere.
Y mi amor
sólo abraza a lo que fluye
como lava del infierno:
(...)
Et qui n'a un amour?
Et qui ne jouit parmi les coquelicots?
Et qui ne possède un feu, une mort,
une peur, quelque chose d'horrible,
même s'il y a des plumes,
même s'il y a des sourires?
Sinistre délire que d' aimer une ombre.
L'ombre ne meurt.
Et mon amour
n'embrasse que ce qui coule
comme lave de l'enfer: (…)
(Trad: Colo)

Pour terminer, cet extrait d'une interview d'Alejandra qui donne un éclairage supplémentaire à cette personnalité si particulière et émouvante.
 
Para terminar, ese extracto de una entrevista a Alejandra que da un luz más a esta personalidad tan particular y conmovedora.
A.P. - Entre otras cosas, escribo para que no suceda lo que temo; para que lo que me hiere no sea; para alejar al Malo (cf. Kafka). Se ha dicho que el poeta es el gran terapeuta. En este sentido, el quehacer poético implicaría exorcizar, conjurar y, además, reparar. Escribir un poema es reparar la herida fundamental, la desgarradura. Porque todos estamos heridos.

AP- Entre autres choses j'écris pour que n'arrive pas ce que je crains; pour que ce qui me blesse ne soit pas; pour éloigner le Malin (cfr Kafka). On a dit que le poète est le grand thérapeute. En ce sens, l'affaire poétique impliquerait exorciser, conjurer et, de plus, réparer. Écrire un poème est réparer la blessure fondamentale, la déchirure. Car nous tous sommes blessés.

M.I.M. - (…) creo, casi con certeza, que el viento es uno de los principales autores de la herida, ya que a veces se aparece en tus escritos como el gran lastimador.*
M.I.M.- (…) je crois, je suis presque certaine, que le vent est l'un des principaux auteurs de la blessure, car il apparait parfois dans tes écrits comme le grand “blesseur”.

A.P. - Tengo amor por el viento aun si, precisamente, mi imaginación suele darle formas y colores feroces. Embestida por el viento, voy por el bosque, me alejo en busca del jardín.
A.P: – J'ai de l'amour pour le vent même si, précisément, mon imagination lui donne souvent des formes et couleurs féroces. Agressée par le vent, je vais dans les bois, je m'éloigne à la recherche du jardin.

M.I.M.- ¿En la noche?
A.P. - Poco sé de la noche pero a ella me uno. Lo dije en un poema: Toda la noche hago la noche. Toda la noche escribo. Palabra por palabra yo escribo la noche.*

M.I.M. - La nuit?
A.P. Je sais peu de la nuit mais je m'unis à elle. Je l'ai dit dans un poème: Toute la nuit je fais la nuit. Toute la nuit j'écris. Mot à mot j'écris la nuit.

M.I.M.- En un poema de adolescencia también te unís al silencio.
A.P. - El silencio: única tentación y la más alta promesa. Pero siento que el inagotable murmullo nunca cesa de manar (...). Por eso me atrevo a decir que no sé si el silencio existe.
M.I.M.- Dans un poème d'adolescence tu t'unis aussi au silence.
A.P.- Le silence: unique tentation et la plus haute promesse. Mais je sens que l'inépuisable murmure jamais ne cesse de surgir. (…) . C'est pour cela que j'ose dire que je ne sais si le silence existe.

Entrevista a Alejandra Pizarnik (extracto)
Por Marta Isabel Moia [*]

Entrevista de Martha Isabel Moia, publicada en El deseo de la palabra, Ocnos, Barcelona, 1972.

21 mars 2012

Repos de l'esprit / Descanso de la mente

Les feuilles
Qu’on foule
Un train
Qui roule
La vie
S’écoule

Guillaume Apollinaire, recueil Alcools (extrait)







Alguien bosteza

ruidosamente. Fuera,
una amapola.

Haïku de Eduardo Moga


Quelqu'un baille
bruyamment. Dehors,
un coquelicot

Haïku de Eduardo Moga
(Trad. Colo)


Mais en tête, au cours de la semaine, des enfants; ceux qui rient et courent dans les trains, ceux qui disparaissent tragiquement.
Pero en mente, en el curso de la semana, niños; los que se ríen y corren el los trenes, los que desaparecen trágicamente.

Une femme et sa fillette chantent dans un train, merci Hélder


11 mars 2012

Conserver la joie / Conservar la alegría


Isadora Duncan


«Es en mi corazón el goce tanto
que si yo intento convertirlo en llanto
la risa saltará sobre mi boca.»

Alegría Stella Sierra (extrait-extracto)

«Dans mon cœur le plaisir est tel
que si je tente de le transformer en pleurs
le rire sautera sur ma bouche. »
(trad:Colo)

Jean Housen © Musée en Plein Air du Sart-Tilman

La joie de vivre, Rick Wouters

Premières fleurs, rayons de soleil, musiques énergiques et joyeuses, mots d'amour, lectures réjouissantes... voilà de quoi sourire en lisant vos blogs.

Me réjouir aussi de réaliser un petit tour hors de mon île.

Repos à l'odeur amicale.

Odeur de trains.


Primeras flores, rayos de sol, músicas enérgicas y alegres, palabras de amor, lecturas alentadoras, mucho para sonreír al leer vuestros blogs.

Alegrarme también por dar una vueltita fuera de mi isla.

Descanso con olor amistoso.

Olor a trenes.

À très bientôt, chantonnez tout bas ou à tue-tête, mais surtout dorlotez-vous ; les temps sont durs.

Hasta muy pronto, canturread por bajo o a voz en grito, pero sobre todo cuidaros mucho por esos tiempos duros.

Photo 1; Isadora Duncan:http://cliketclak.skynetblogs.be/archive/2010/01/04/la-joie-de-vivre.html

Photo 3: peinture étrusque

Photo 4: http://escueladepercusionesdeleon.blogspot.com/2011/12/lo-mas.html


5 mars 2012

La voix et les mains/ Arianna Savall / La voz y las manos

C'est l'amour des voix, la recherche de voix féminines espagnoles actuelles, qui m'ont incitée à demander des conseils musicaux à Hélder, un tout grand merci à vous, et à vous parler aujourd’hui d'Arianna Savall. Je vous recommande de visiter son site.

L'écouter jouer de la harpe et chanter est un rêve qui emporte âme et esprit dans un monde, souvent baroque, toujours au-delà du présent. On parle d'elle comme d'une fée à la voix d'ange. Je vous laisse juges…

Fille du célèbre Jordi Savall et de la magnifique soprano Montserrat Figueras, son frère, Ferran Savall, est également musicien et chanteur.

Chez Hélder un très bel hommage à Montserrat, ici.

Dans les nuages d'Armando également: clic!

Ensemble ils ont enregistré un album intitulé «Du temps et de l'instant» dont vous pouvez écouter un (fort long mais superbe) extrait ici:(à la minute 17.50 une chanson mère-fille-fils-père à ne pas rater!)

Es el amor por la voz, la búsqueda de voces femeninas españolas actuales lo que me ha incitado a pedir consejos musicales a Hélder, se lo agradezco enormemente, y a hablaros hoy de Arianna Savall. Os recomiendo visitar su website.

Escucharle tocar el harpa y cantar es un sueño que lleva alma y espíritu a un mundo, a menudo barroco, siempre más allá del presente. Se habla de ella como de un hada con voz de ángel. Os dejo juzgar...

Hija del celebre Jordi Savall y de la magnífica soprano Montserrat Figueras, su hermano, Ferran Savall, es también músico y cantante.

En el blog de Hélder, un precioso homenaje a Montserrat, aquí.

Juntos han grabado un álbum titulado “Du temps et de l'instant”, aquí podéis escuchar un (muy largo pero precioso) extracto; (en el minuto 17.50 una canción madre-hija-hermano y padre, no os lo perdáis)


Pour compléter le tableau vous dire que son compagnon est le ténor et musicien Petter Udland Johansen avec lequel elle créa en 2009 la formation Hirundo Maris, spécialisée dans la musique ancienne et la création.

Para completar el cuadro, deciros que su compañero es el tenor y músico Petter Udland Johansen con el cual creó en 2009 la formación Hirundo Maris, especializada en música antigua y la creación.



Para terminar (muy a pesar mío) os dejo con Ánima Nostra

Pour terminer (à grand regret) je vous laisse avec Ánima Nostra: