31 mars 2011

La ligne rouge / La linea roja


Silencios

Si he tardado tanto tiempo en decidirme a hablaros de Marisa Herrón es porque su recorrido es tan rico en estilos y materiales que la tarea me parecía aventurada.

Si j’ai tant tardé à me décider à vous parler de Marisa Herrón c’est que son parcours est si riche en variété de styles et de matériaux que la tâche me paraissait hasardeuse.

Una llamada a Valencia:

- Marisa, no encuentro gran cosa sobre ti en Internet, muchas exposiciones colectivas y poco más.

- Claro, es que yo empecé hace mucho tiempo, antes de la era del todo en la Red. Si quieres te mando recortes de periódicos.

- ¡Gracias!. ¿Puedo copiar y reproducir alguna de tus obras en mi blog?

- Elige.

Un coup de fil à Valencia :

- Marisa, je ne trouve pas grand-chose à ton sujet sur Internet, beaucoup d’expos collectives mais rien d’intéressant.

- Ah, mais c’est que j’ai commencé il y a longtemps, avant le temps du tout sur le Net, si tu veux je t’envoie des coupures de journaux.

- Merci ! Je peux copier et reproduire certaines de tes œuvres sur mon blog ?

- Sers-toi.

También he tenido la preciosa ayuda de una amiga artista bloguera que me ha hecho ver la unidad de la obra a través del tiempo y de los medios empleados. A ti, gracias.

J’ai également reçu l’aide précieuse d’une amie artiste blogueuse qui m’a permis de mieux percevoir l’unité de l’œuvre à travers le temps et les médiums. Grand merci à toi.

En su bello website podréis ver cerámicas-esculturas adornadas, a veces con telas metálicas muy finas, pinturas en las que aparecen textiles, cartón, una interesante y permanente mezcla de materiales.

Sur son beau site vous verrez des céramiques-sculptures parfois ornées de très fines toiles métalliques, des peintures sur lesquelles on trouve du textile, du carton, un intéressant et permanent mélange de matériaux.

Pausas

« Existe confusión entre lo que es cerámica y lo que es escultura. Para mí la cerámica es el material que utilizo para expresarme, como puede ser el papel o el hierro, no una obra acabada” dice ella.

« Il existe une confusion entre ce qui est céramique et ce qui est sculpture. Pour moi la céramique est le matériel que j’emploie pour m’exprimer, comme peuvent l’être le papier ou le fer, et non pas une œuvre finie » dit-elle.

En la primera serie, esculturas en gres, objetos cotidianos, « recuerdos de la infancia » dice Marisa y después Silencios y Pausas, bellos momentos de alejamiento que yo vuelvo a encontrar en buen número de sus pinturas y sobre todo en la segunda serie « Del blanco al negro ». « Sobrias en extremo, su cerámica nos aproxima a sensaciones o pasajes de un mundo onírico tan inquietante en ocasiones, como lírico en otras – la mayoría-.”(Las Provincias, 24-12-2000)


Sombras (ombres)

Dans la première série, des sculptures en grès, des objets du quotidien, « souvenirs d’enfance » dit Marisa et puis Silences et Pauses, ces beaux moments de distanciation que je retrouve aussi dans nombre de ses peintures et surtout dans la deuxième série « Du blanc au noir ». « Sobres à l’extrême, ces céramiques nous approchent à des sensations ou passages oniriques, si inquiétants parfois, mais le plus souvent lyriques » (Las Provincias, 24-12-2000)

Este cuadro pertenece a la serie « Mediterráneo ». Parcelas de tierra, trabajo del hombre, y esa línea roja recurrente en su pintura; incluso cuando los colores son pálidos, delicados, ese hilo rojo, como una línea de vida o como « la vida que pende de un hilo » me escribe mi amiga. El tiempo que pasa...

Paisaje I

Ce tableau appartient à la série « Mediterraneo ». Des lopins de terre, travail de l’homme, et cette ligne rouge, très récurrente dans sa peinture ; même quand les couleurs sont pâles, délicates, ce fil rouge, comme une ligne de vie ou « la vie qui ne tient qu’à un fil » m’écrit mon amie. Le temps qui passe…


Lectura

Las dos últimas series « Acrílicos y materia textil » son intimistas; interior y exterior, paisajes como mapas o imágenes satélite y el interior de casas, diríamos, con manchas de color y tejidos pegados. Telas sobre tela que dan, a la relativa austeridad de los cuadros, un toque de calor.

Les deux dernières séries, acrylique et textile, sont intimistes ; intérieur et extérieur, des paysages comme des cartes ou des images satellite, et l’intérieur des maisons dirait-on, aux taches de couleur et aux tissus collés. Toiles sur la toile qui donnent à la relative austérité des tableaux une touche de chaleur.

Secuencias E

Os dejo mirar a gusto, seguir el hilo de la obra de mi cuñada, de la vida... ¡Feliz semana!

Je vous laisse regarder à l’aise, suivre le fil de l’œuvre de ma belle-soeur, de la vie…Bonne semaine !

25 mars 2011

D'île en île, le vent / De isla en isla, el viento

Le vent s’amuse-t-il à voyager d’île en île emportant avec lui espérances et tristesses ?

Hiromi le croit.

Hiromi et sa famille qui vivent sur mon île depuis longtemps, qui ont la tête sous les décombres de la leur.

Hiromi me raconte, elle peint beaucoup pour l’instant.

Elle me parle de Haïti aussi.

Iles, îles.

¿Se divierte el viento al viajar de isla en isla llevando consigo esperanzas y tristezas?

Lo cree Hiromi.

Hiromi y su familia que viven en mi isla desde hace tiempo, que tienen la cabeza bajo los escombros de la suya.

Hiromi me cuenta, pinta mucho en estos momentos.

También me habla de Haití.

Islas, islas.



Une chanson de Laura López Castro, les paroles en espagnol ici. La musique est belle aussi, écoutez!



Mon corps au vent
Laura López Castro

Trad. Colo

Arrive la nuit et par ma fenêtre

Entre un vent qui m’apporte tristesse

Noire ombre

Qui se couche lentement sur moi

Battements qui semblent accrus

Par l’obscurité


Mes yeux clos surveillent l’intérieur

Essayent de calmer le battement

J’essaye d’échapper à cette triste réalité

Que le sommeil me mène ailleurs


J’offre mon sommeil au vent

J’offre mon sommeil à la mer

Je voyage avec l’espoir

A la recherche de la vérité


J’offre mon temps au vent

J’offre mon âme à la mer

Je voyage avec l’espoir

A la recherche de la vérité


Arrive la nuit et par ma fenêtre

Entre un vent qui m’apporte tristesse

J’offre mon temps au vent

J’offre mon sommeil à la mer

Voyageant avec l’espoir

A la recherche de la vérité

…..

(Répétitions)

Bonne nuit ma vérité (bis)

23 mars 2011

Par ces temps angoissants.../ En estos tiempos de angustias...


De temps en temps les cieux du monde se gâtent et, pour chasser les angoisses, je sens le besoin de republier ce poème de Quevedo. Je le dédie à BOL.

La traduction, inspirée pour certains vers de Jacques Ancet, est de moi… et donc très imparfaite !

De vez en cuando el cielo del mundo se oscurece y, para ahuyentar las angustias, siento la necesidad de volver a publicar este poema de Quevedo.

Amants Gauguin 1902


Francisco de Quevedo 1580-1645

DEFINIENDO EL AMOR Soneto

Es hielo abrasador, es fuego helado,

es herida, que duele y no se siente,

es un soñado bien, un mal presente,

es un breve descanso muy cansado.


Es un descuido, que nos da cuidado,

un cobarde, con nombre de valiente, .

un andar solitario entre la gente,

un amar solamente ser amado.


Es una libertad encarcelada,

que dura hasta el postrero parasismo,

enfermedad que crece si es curada.


Este es el niño Amor, este es tu abismo:

mirad cuál amistad tendrá con nada,

el que en todo es contrario de sí mismo.

POUR DÉFINIR L'AMOUR Sonnet

Il est glace brûlante, feu gelé,
une plaie douloureuse qu’on ne sent,
il est un bien rêvé, un mal présent,
un bref repos très fatigué.

Il est abandon, qui nous tient occupés,
un lâche au nom de vaillant
une marche solitaire parmi les gens,
un vouloir absolu d’être aimé.

Il est liberté prise en ses liens,
qui dure jusqu’au délire ultime,
maladie qui croît si on en prend soin.

Tel est l’enfant Amour, tel est ton abîme:
voyez quelle amitié il aura avec rien,
lui qui est tout le contraire de lui-même.

17 mars 2011

Larmes de lézards / Lágrimas de lagartos

C’est une chanson, un poème pour enfants écrit par F. García Lorca qui m'a toujours émue.

Pour ceux d’entre vous qui apprenez ou consolidez votre espagnol, pas de problème, niveau facile, ne regardez pas plus bas.

Et pour l’histoire, interprétez-la comme bon vous semblera….

A Mademoiselle Teresita Guillén...tocando su piano de seis notas.

El lagarto está llorando
(Federico García Lorca)


El lagarto está llorando.
La lagarta está llorando.

El lagarto y la lagarta
con delantaritos blancos.

Han perdido sin querer
su anillo de desposados.

¡Ay, su anillito de plomo,
ay, su anillito plomado!

Un cielo grande y sin gente
monta en su globo a los pájaros.

El sol, capitán redondo,
lleva un chaleco de raso.

¡Miradlos qué viejos son!
¡Qué viejos son los lagartos!

¡Ay cómo lloran y lloran.
¡ay! ¡ay!, cómo están llorando!

Le lézard est tout en larmes…

À Mademoiselle Teresita Guillèn
qui joue sur son piano à six notes


Le lézard est tout en larmes
La lézarde est tout en larmes.

Le lézard et la lézarde
en petits tabliers blancs.

Ils ont perdu par mégarde
leur anneau de mariage.

Aïe, leur anneau de plomb
aïe leur joli anneau plombé!

Un grand ciel solitaire
embarque à son bord les oiseaux.

Le soleil, gros capitaine,
porte un gilet de satin.

Regardez comme ils sont vieux!
Comme ils sont vieux, les lézards!

Aïe comme ils pleurent, et pleurent!
aïe, aïe, comme ils pleurent!

Federico GARCIA LORCA Chansons pour enfants Trad:Colo


Voici la superbe adaptation musicale et vocale de Paco Ibañez.


11 mars 2011

Expo "Heroínas" en Madrid


L’exposition « Heroínas » qui a lieu en ce moment et jusqu’au 5 juin au musée Thyssen-Bornemizsa de Madrid tient son nom de la sculpture colossale « L’Héroïne » de Gaston Lachaise (1932) et présente 120 œuvres venant du monde entier.

Comme je ne l’ai pas (encore) vue mais que j’aimerais que soyez tentés d’y aller, ce sont le commissaire de l’exposition Guillermo Solana et une journaliste qui vont vous la présenter.

La exposición « Heroínas » que tiene lugar en este momento y hasta el 5 de junio en el museo Thyssen-Bornemizsa de Madrid saca su nombre de la colosal escultura “La Heroína” de Gaston Lachaise (1932) y presenta 120 obras procedentes del mundo entero.

Como no la he visto (todavía) pero que me gustaría que os apeteciera acudir, son el comisario de la exposición, Guillermo Solana y una periodista quienes os la van a presentar.

À propos de cette sculpture emblématique, Luz Sánchez-Mellado écrit dans un article publié dans El País 27-02-2011 : « …elle impose distance et admiration, oui, mais surtout du respect. (…) Elle est nue, ses seins, sa taille, ses hanches et ses cuisses imposent, mais ce n’est pas ce qui impressionne le plus. Ce qui paralyse est son regard. Un mélange d’élégance, d’arrogance et d’assurance qui hypnotise. Elle ne semble vouloir plaire à personne. Elle n’offre ni ne demande rien. Elle se suffit à elle-même. Les bronzes ne parlent pas, de plus elle a la bouche fermée, mais elle semble dire : Je suis ici, regardez-moi. Et elle est là, en effet, et on ne peut détourner son regard d’elle. »

De esta escultura emblemática escribe Luz Sánchez-Mellado en un artículo publicado en El País 27-02-2011: “…impone distancia y admiración, sí, pero sobre todo respeto. (…) Está desnuda, y sus pechos, su cintura, sus caderas y sus muslos apabullan lo suyo, pero no es eso lo que más impresiona. Lo que paraliza es su mirada. Una mezcla de arrogancia y seguridad en sí misma que hipnotiza. No parece querer agradar a nadie. No ofrece ni pide nada. Se basta y se sobra sola. Los bronces no hablan, y además, ella tiene la boca cerrada, pero parece estar diciendo: Aquí estoy yo, miradme. Y aquí está, en efecto, y no se puede dejar de mirarla.”

« La représentation de la femme dans l’art occidental s’est principalement limitée à deux stéréotypes: mères et séductrices. La maternité et l’objet érotique. Des femmes presque toujours au service de l’homme, soumises, vaincues, complaisantes. Mais le sujet de notre exposition sont les femmes fortes : actives, indépendantes, provocantes, inspirées, créatrices, dominatrices, triomphantes ». Guillermo Solana.

« La representación de la mujer en el arte occidental se ha limitado mayoritariamente a dos estereotipos: madres y seductoras: la maternidad y el objeto del deseo erótico. Mujeres casi siempre al servicio del hombre, sumisas, vencidas, complacientes. Pero el objeto de nuestra exposición son las figuras de mujeres fuertes: activas, independientes, desafiantes, inspiradas, creadoras, dominantes, triunfantes”. Guillermo Solana

« Voir cet éblouissant défilé d’amazones et magiciennes, d’athlètes et de ménades, de lectrices et travailleuses, de sorcières et de saintes, de bonnes et mauvaises filles donne envie de leur organiser une fête. Elles ont vécu ou furent créées à des siècles, même des millénaires, différents. Mais sûr qu’elles se seraient bien entendues (…) » (même article de El País)

« Viendo este deslumbrante desfile de amazonas y magas, atletas y ménades, lectoras y trabajadoras, brujas y santas, buenas chicas y chicas malas, dan ganas de montarles una fiesta. Vivieron o fueron creadas en siglos, incluso milenios, diferentes. Pero seguro que se hubieran caído bien. (…)” (mismo artículo de El País)

Intéressant me direz-vous peut-être, mais y a-t-il également, à côté des œuvres réalisées par leurs collègues masculins aussi célèbres que Rubens, Rembrandt, Goya, Delacroix, Hopper… des créations réalisées par des femmes ?

Mai oui, mais oui ! Marina Abramovic, Sarah Jones, Mona Hatoum, Julia Fullerton-Battem, Pipilotti Rist, Frida Kahlo, Berthe Morisot, Nancy Spero... y sont présentes.


Interesante me diréis tal vez, pero ¿también hay, al lado de las obras realizadas por sus colegas masculinos tan celebres como Rubens, Rembrandt, Goya, Delacroix, Hopper… creaciones realizadas por mujeres?

¡Claro que sí! Marina Abramovic, Sarah Jones, Mona Hatoum, Julia Fullerton-Battem, Pipilotti Rist, Frida Kahlo, Berthe Morisot, Nancy Spero... están allí presentes.


Voici l’adresse officielle du musée.

Tous les détails pratique ici .

Et une vidéo de l’expo ici

Vous pouvez cliquer sur toutes les photos pour les agrandir….comme toujours !

Podéis hacer clic en todas las fotos para verlas más grandes…. ¡como siempre!

Fotos.

1) Héroïne - Gaston Lachaise

2) Homenaje a Santa Teresa - Marina Abramovic

3) Amazone blessée - Franz von Stuck

4) Camila - Sarah Jones

5) El heroe II- Marina Abramovic

6) Prêtresses - Emil Nolde

3 mars 2011

Poésie dans la cuisine / Poesía en la cocina


Ce billet est inspiré d’un article intitulé « Choses de grand-mères » (El País 27-02-2011) écrit par Elvira Lindo. Este texto está inspirado en un artículo titulado “Cosas de abuelas” (El País 27-02-2011) escrito por Elvira Lindo

J’ignore comment sont, ailleurs, les cuisines des femmes d’un certain âge ; ici celles de la Encarna, de la Valeriana ou de la Francisca sont de véritables bazars, des mines de trésors qui pourraient faire l’objet d’une thèse de sociologie.

« Je pense que celui qui ne s’est pas assis un jour dans l’une de ces cuisines ne peut connaître l’essence du pays ». Car ces dames gardent tout, recyclent tout, littéralement. Dans quelques mètres carrés.

Les enfants ou les petits enfants leur offrent une cafetière électrique, une série de tupperware, un appareil à écraser l’ail ? Elles remercient chaleureusement, font semblant d’en avoir compris le fonctionnement et, sitôt partis, elles les recouvrent d’un chapeau en crochet (pour la poussière), et continuent à employer leurs vieux ustensiles. Elles sont heureuses de découper par le milieu un tetrabrik de lait, d’employer le bas pour y conserver une ration de nourriture et le haut comme couvercle… pas besoin de salir un tupper. La vieille petite cafetière qu’elles mettent sur le feu, bien sûr la poignée est cassée mais elles savent s’en servir sans se brûler, et puis c’est juste la bonne mesure…Et, enfin, rien ne peut remplacer leur vieux mortier en bois imprégné du goût d’ail !


Ignoro cómo son, en otras partes, las cocinas de las mujeres de cierta edad; aquí las de la Encarna, la Valeriana o de la Francisca son verdaderos bazares, minas de oro que podrían ser el objeto de una tesis de sociología. “Pienso que quien no se haya sentado a hablar alguna vez en una de estas cocinas no está capacitado para conocer la esencia del país”.

Porque esas señoras lo guardan todo, lo reciclan todo, literalmente. En unos metros cuadrados.

¿Sus hijos o nietos les regalan una cafetera eléctrica, una serie de tupperware, un aparato para machacar el ajo? Les dan las gracias con mucho amor, hacen como que han entendido el funcionamiento y, nada mas marcharse ellos, los tapan con un sombrero de ganchillo para el polvo, y siguen utilizando sus viejos utensilios.

Son felices al cortar por la mitad un tetrabrik de leche y usar la parte baja para conservar una ración de comida y la otra de tapadera… ¿para qué ensuciar un tupper? La vieja cafetera que ponen en el fuego, bien es verdad que el mango está roto, pero ellas saben usarla sin quemarse, y además es justo la medida que toca…Y, por fin, ¡nada puede reemplazar su viejo mortero impregnado de sabor a ajo!

Dans la réserve il y a évidemment des bocaux en prévision des conserves, mais aussi une boîte remplie de bougies d’anniversaire mi-consumées, une autre avec des bouchons de bouteille, des élastiques récupérés sur les bottes de poireaux, un sac en plastique avec le pain dur -elles en feront de la chapelure-, de jolis essuie-main de cuisine qui sont trop beaux pour les salir, leur téléphone portable à côté d’une liste des numéros d’urgence, une boîte encore avec des photos de tous, les annonces de mariage et de décès…un vrai bazar dont elles sont fières.

En la despensa hay por supuesto tarros de cristal para hacer conservas, pero también una caja llena de velas de cumpleaños medio gastadas, otra con corchos de botellas, gomas elásticas recuperadas de los manojos de puerros, una bolsa de plástico con el pan seco, - ellas lo rallarán-, bonitos trapos de cocina demasiado bonitos para mancharlos, su móvil al lado de una lista de números de urgencia, una caja con fotos de todos, anuncios de bodas y de fallecimientos…..un verdadero bazar del cual están orgullosas.

Elvira Lindo pensait que ce genre de cuisine n’existait que dans des coins de la Méditerranée jusqu’à ce qu’elle voit POETRY, le magnifique film du coréen Lee CHAN-dong. « Il y avait longtemps que je ne voyais un film qui m’émeuve tant. Les villes occidentales se sont remplies ces dernières années de restaurants exotiques et nous avons pensé, erronément, qu’à travers eux nous connaissions la Chine, la Corée, le Vietnam ou ces pays arabes qui nous montrent en ce moment des désirs si pareils aux nôtres. ( …) La cuisine de la grand-mère qu’interprète l’actrice Yoon Jeong-Hee ressemble à la cuisine de nos grand-mères » (…).

«Elle (la grand-mère) ne sait pas que la poésie de sa vie, plus que dans les feuilles de l’arbre ou dans la brise, est dans la cuisine, si puissamment sienne et nôtre aussi» (…).


Elvira Lindo pensaba que este tipo de cocinas sólo existía en algunos rincones del Mediterráneo hasta que vio POETRY, la magnífica película del coreano Lee Chan-dong. “Hacía tiempo que no veía una película que me conmoviera así. Las ciudades occidentales se nos han ido llenando en los últimos años de restaurantes exóticos y hemos pensado, ilusos, que a través de ellos conocíamos China, Corea, Vietnam o esos países árabes que ahora nos muestran anhelos tan similares a los nuestros. (…) La cocina de la abuela que interpreta la actriz Yoon Jeong-Hee se parece a la cocina de una de nuestras abuelas” (…).

“Ella (la abuela) no sabe que la poesía de su vida, más que en las hojas del árbol o en la brisa, está en esa cocina, tan poderosamente suya y nuestra también” (…)

Sans être encore très âgée ni (encore ?) grand-mère, j’ai pris cette photo…dans ma cuisine !

Sin ser todavía muy mayor ni (¿todavía?) abuela, saqué esa foto….¡en mi cocina!