19 juil. 2017

Tout près.../ Muy cerca...


Le choix du poème d'aujourd'hui  est dû, en partie, à la lecture  dans un journal local qu'entre vendredi et dimanche dernier, un demi million de passagers sont passés par l'aéroport de Palma de Mallorca, soit 6.800 par heure. De la folie.

La elección del poema de hoy es debida, en parte, a la lectura en un diario local diciendo que entre el viernes pasado y el domingo, medio millón de pasajeros transitaron por le aeropuerto de Palma de Mallorca. O sea 6.800 por hora. Una locura.

Écrit en catalan par le Valencien Josep Piera, j'ai mis la version originale, sa traduction en espagnol et en français.





No cal anar molt lluny.
Ni trepitjar descalç viaranys plens de vidres
ni ofegar-se en el mar per tal de beure llum,
la llum, paraula mítica, metàfora de seny.
Allò que cerques ho tens davant de tu.
Per gaudir un infern no cal prendre vaixell.
No cal anar tan lluny.
Siga cau, siga avenc, drecera, cingle, foc;
no cal fugir enlloc; mira-ho tot prop i a punt:
objectes, cels, mons, paraules,
horitzons, presons, éssers o murs.
No cal anar més lluny.
Només l'esguard i el tacte
aboleixen distàncies.
(...)
Cants i encants.

Devant chez moi, cet été /Delante de mi casa, este verano
 

Pas besoin d'aller très loin.

Ni de marcher pieds nus sur des chemins semés de verre

ni de se noyer dans la mer pour boire de la lumière,

la lumière, mot mythique, métaphore de sagesse.

Ce que tu cherches est là, devant toi.

Pour jouir d'un enfer pas besoin de prendre un bateau.

Il ne faut pas aller si loin.

Que ce soit un terrier, ou un abîme, un raccourci, des rochers, du feu;

inutile d’échapper nulle part; regarde, tout est près et prêt:

objets, ciels, mondes, mots.

Pas besoin d'aller plus loin.

Seuls le regard et le toucher

abolissent les distances.

(...) 
Josep Piera

(trad: Colo)



No hace falta ir muy lejos.
Ni pisar descalzo senderos llenos de cristales
ni ahogarse en el mar para beber su luz,
la luz, palabra mítica, metáfora de la sensatez
Aquello que buscas lo tienes ante tí.
Para gozar un infierno no hace falta embarcarse
No hace falta ir tan lejos.
Sea madriguera, sea sima, atajo, risco, fuego;
no hace falta escapar; míralo todo cerca y a punto:
objetos, cielos, mundos, palabras,
horizontes, cárceles, seres o muros.
No hace falta ir más lejos
Solo la mirada y el tacto
anulan las distancias.
Josep Piera

(Trad: AH et MAH, gracias)






30 commentaires:

  1. J'aime beaucoup ce poème qui invite à regarder autour de soi, à apprécier ce qui est devant soi. Et particulièrement sa fin : le regard, le toucher... et la voix ?

    (Quelle invasion pour votre belle île ! Les voyages en avion se consomment à présent comme le reste, les bas prix les encouragent (grâce au kérosène non taxé et aux aides publiques), et le tourisme enrichit ceux qui n'en souffrent pas, je suppose. Que celui qui n'a jamais péché...)

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    1. La voix, oui, tu as raison.

      Sinon j'entendais à la radio ce matin que c'est le sort de pas mal d'endroits, ils parlaient de St Tropez: peu d'habitants, de moins en moins car les prix sont devenus exorbitants et la population estivale est massive.
      Imagine que l'ensemble des îles Baléares compte un peu plus d'un petit million d'habitants et que l'an dernier Palma seule a reçu plus de 7 millions de visiteurs...or comment y arriver si ce n'est en avion ou bateau? Vive le gaspillage, la pollution etc..
      Bonne semaine Tania, un beso.

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  2. je ne peux guère gambader mais je le regrette de moins en moins, le voyage dans certaines conditions cela frise la folie douce

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    1. Moi qui rêve que tu viennes ici, un jour, hors-saison! S'il le faut, j'enverrai un hélico te chercher:-))

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  3. tu as mille fois raison et ça m'a frappée aussi ces derniers jours de voir combien de mes contacts fb (des anciens élèves pour la plupart) passent des vacances aux Baléares, cette année! il doit y avoir un effet mode, combiné à une ou deux autres explications...

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    1. L'instabilité politique et la peur d'aller dans certains pays traditionnellement touristiques y sont pour quelque chose, aussi bien sûr.
      Ce qui me met hors de moi c'est que les salaires des employés dans les hôtels et dans le tourisme en général frisent la misère. D'où les tarifs aussi bas...entre autres. Et la richesse des hôteliers et consorts.
      Bon, je me calme; bonnes vacances à tous!!!
      Un beso Adrienne.

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  4. C'est joli devant chez toi!

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  5. Le tourisme a semblé être la poule aux oeufs d'or mais il a crée le touriste, les hordes de "découvreurs" candides et mal élevés, qui le temps d'un voyage se croient audacieux et sainement curieux. Oh il y a les réels amoureux de ce qu'il y a à aimer, mais ils sont peu.

    Et il est vrai que l'inconnu est tout près, à portée de main, de voix et de regard.

    Ceci dit, j'aime encore voyager mais il m'est arrivé de me sentir membre d'une horde de crétins que l'on arnaque pour se dédommager ...

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    1. Tu sais, ici en été il fait entre 32 et 36º, les touristes ne visitent rien ou quasi, ils sont massés sur les plages ou autour des piscines. Ils n'ont rien des "découvreurs" qui, eux, sont les (mes, hihi) bienvenus!
      Et il y a tant de belles choses à voir, ne fût ce que la lumière et le ciel chaque jour différents.

      Bonne journée Edmée.



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  6. Tiens, c'est un peu partout pareil sur les côtes. Mais ici, il y a pas mal de randonneurs qui prennent le temps, je l'espère, de se repaître des choses de la nature. A bientôt, Colo !

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  7. Le tourisme de masse, cette plaie ... nous avons dû entendre la même émission sur Saint-Tropez qui concentre tous les problèmes du tourisme actuel. Encore que la Côté d'Azur n'est pas bon marché ! Je suis allée à Palma de Majorque il y a bien longtemps, c'était déjà envahi, mais hors saison, ça allait. Je préfère maintenant les régions françaises, si possible un peu isolées et peu fréquentées (hormis les côtes).

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    1. Si je comprends bien les gens qui, pour un prix modique, s'évadent de leurs villes grises pour trouver ici le soleil garanti, de belles plages, des palmiers, (de l'alcool bon marché)et tout ce qui accompagne,c'est le système touristique entier qui est faussé, les avions si bon marché, les hôtels se même, s'ajoute Airbnb et les gigantesques bateaux de croisière. Les touristes riches, eux, se trouvent des logements hors de la foule...
      Hors saison, période de moins en moins longue, cette île est un cadeau pour tous.

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  8. Ce tourisme de masse est une horreur, il y a des gens qui voyagent parce qu'il FAUT avoir vu ça et ça... C'est incroyable, des bateaux ou des avions déversent des hordes d'hommes et de femmes, on se croirait dans des stades (je n'y vais jamais mais je vois des images...)C'est un peu triste tout cela, parce qu'il y a des endroits quand on cherche un peu qui restent intimes et discrets et qui sont d'une immense beauté. Chacun son choix ! Bises, à plus tard Colo. brigitte

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    1. Je suis d'accord avec toi Brigitte, et comme nous sommes retraités nous pouvons choisir l'époque où nous voyageons et puis, la plage, c'est plus vraiment notre tasse de thé! Ce n'est pas le cas de tous et quand mes enfants étaient jeunes et que je travaillais...
      Tu dis bien les hordes...4000 personnes sortent du ventre d'un immense paquebot, puis 3.500 d'un autre, et Palma est envahie de gens, assez pressés car ils ne restent que quelques heures. Qu'ont-ils vu???

      J'ai la chance (ou on a fait le choix) de vivre dans un minuscule village au pied d'une montagne. Nous n'en sortons pas en été...chacun ses choix, comme tu le dis.
      Bonne journée, besos Brigitte.

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  9. Moi, je préfère partir seule, au calme! Bisous

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  10. Peut-être un rapport avec les mouches ?

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  11. Les voyages, c'est toujours magique. Mais j'ai souvent remarqué que ceux qui sont allés très loin et partout dans le monde n'ont pas visité ce qui est le plus proche de chez eux.
    Bon week end.

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    1. Oh, que vous avez raison! J'en connais beaucoup moi aussi...
      C'est pourquoi j'ai choisi de court poème.
      Bon week-end Bonheur.

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  12. Loins, proches, les voyages forment la jeunesse. Les jeunes voyages de plus en plus pour leur travail et finalement n'ont guère le temps de visiter alors, (contrairement à ce que je lis dans tes lignes) sans être vraiment blasés, parfois aussi à cause d'un manque de moyens, ils profitent de ce qui est à leur porte .

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    1. Bonjour Chinou, je crois que nous parlons d'autres genres de voyages. Bien sûr que les voyages sont positifs, et à tous âges. TU me parles de voyages de travail, là, pas le temps de visiter, c'est normal. Mon propos visait le tourisme qui veut exclusivement plages, soleil, coups de soleil et fiesta. En masse.
      Bon dimanche.

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  13. Bonjour chère Colo, en ce qui concerne les vacances, maintenant nous pouvons choisir la période étant à la retraite. Mais je trouve aussi que les vacances s'étalent de plus en plus sur une plus large période. Ces dernières semaines, nous aurions aimé partir autour de chez nous. Le problème était la chaleur puis suivant où nous allons, il est difficile de trouver un parking. Je trouve que Genève n'est pas bien située pour faire des balades en voiture et il y a trop de monde sur les autoroutes. Si nous voulons aller à un endroit, nous devons les prendre. Les temps ont bien changé.
    Il reste toujours les promenades à pied mais parfois je voudrais changer d'horizon :-)
    Je te souhaite un bon dimanche avec mes amitiés.
    Gros bisous ♥

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    1. Bonjour Denise, je comprends bien ton envie de changer d'horizons...en période touristique, il vaut mieux voyager sur les blogs!
      Bonne semaine, je t'embrasse

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  14. Me rappelle une citation de Bobin qui dit a peu près ceci : il y a les mêmes merveilles au bout du monde qu'au fond du jardin :-)
    A retenir ceci aussi :
    "Seuls le regard et le toucher
    abolissent les distances."
    Comme c'est juste !

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    1. Merci Fifi, c'est vrai qu'on pense toujours que l'herbe est plus verte ailleurs...bon, ici elle est grillée en ce moment, mais il y a toujours tant de choses à voir changer au fil des jours...
      Bonne semaine!

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  15. Eh oui! Nous sommes confrontés aux mêmes problèmes du tourisme à outrance... Aussi vaut-il mieux en effet regarder par le petit bout de la lorgnette, autour de nous. Comme Denise, nous sommes confrontés aux autoroutes et routes surchargées dès le matin. Il vaut mieux être à contre-sens: la périphérie de la ville est vidée pour quelques jours encore.
    Mais bon, on ne peut avoir le beurre (les lieux , le temps clément)et l'argent du beurre(garder le tout rien que pour nous).On a toujours une pensée pour les pauvres vacanciers , souvent du nord, qui n'ont qu'une semaine pour s'aérer, se changer les idées, faire le plein de vitamine D...

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    1. Ces dernières semaines j'ai bien pensé à ces gens du Nord qui se sont retrouvés à 40º...c'est inattendu. Nous, on reste enfermés, mais eux ne sont pas venus en vacances, les pauvres, pour faire de même.
      Tous brûlés? Déshydratés?

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